La blessure du ligament collatéral ulnaire de Tommy John, un terme désormais célèbre dans le monde du sport, trouve son origine dans le domaine exigeant du baseball professionnel.

Cette condition, nommée d’après le joueur de baseball Tommy John qui a été le premier à subir une intervention chirurgicale pour cette lésion en 1974, représente un défi significatif pour les athlètes, en particulier les lanceurs de baseball.

Le ligament collatéral ulnaire (LCU) est une structure cruciale pour la stabilité du coude, et il est soumis à des forces extrêmes lors des mouvements répétitifs de lancer, caractéristiques du baseball. Cette lésion n’est pas limitée au monde du sport professionnel ; elle affecte également des athlètes amateurs et des individus pratiquant des activités mettant en jeu des mouvements répétitifs du bras.

Les symptômes de la blessure du LCU comprennent une douleur persistante à l’intérieur du coude, une diminution de la force de prise, une instabilité articulaire et une altération des performances pendant le lancer. Ce ne sont pas seulement des chiffres dans les statistiques du baseball ; ce sont des athlètes dont la carrière et la passion sont mises en péril par cette blessure débilitante.

Cependant, il existe un espoir de récupération grâce à la chirurgie de reconstruction du LCU, communément appelée chirurgie Tommy John. Cette intervention, qui a évolué depuis son introduction, a permis à de nombreux athlètes de revenir à la compétition après des périodes de rééducation intensives.

Alors que la chirurgie Tommy John a révolutionné la manière dont les athlètes gèrent cette blessure, la prévention reste une composante essentielle. Comprendre les mécanismes biomécaniques sous-jacents de cette blessure, ainsi que mettre en œuvre des techniques de formation appropriées, sont des éléments cruciaux pour minimiser le risque de blessures du LCU.

Cette exploration de la blessure du ligament collatéral ulnaire de Tommy John offre un aperçu approfondi des défis auxquels sont confrontés les athlètes et des avancées médicales qui ont transformé la manière dont nous abordons et traitons cette condition délicate.

Le ligament collatéral ulnaire (LCU) est une structure anatomique cruciale située dans l’articulation du coude, jouant un rôle essentiel dans la stabilité et la fonction de cette articulation complexe. Cette exploration détaillée de l’anatomie du LCU met en lumière ses composants, son attachement, et son rôle fondamental dans le maintien de l’intégrité du coude.

Le ligament collatéral ulnaire se compose de trois parties principales :

  1. Bande antérieure (anterior bundle) : Située du côté antérieur du coude, elle est la plus importante en termes de stabilité.
  2. Bande postérieure (posterior bundle) : Positionnée du côté postérieur, elle offre un soutien supplémentaire.
  3. Bande transverse (transverse bundle) : Connectée aux deux autres bandes, elle contribue à la cohésion du ligament.

Le ligament collatéral ulnaire s’attache à différentes parties de l’os ulnaire, ainsi qu’à la partie interne de l’épitrochlée, une saillie osseuse à l’extrémité du fémur.

  1. Stabilité articulaire : Le LCU joue un rôle crucial dans la stabilité du coude en empêchant les mouvements latéraux excessifs.
  2. Restriction de l’extension : Il contribue à restreindre l’extension excessive du coude, assurant ainsi une amplitude de mouvement contrôlée.
  3. Soutien lors des mouvements de rotation : Le LCU fournit un soutien essentiel lors des mouvements de rotation du coude, comme la pronation et la supination.

Les lésions du ligament collatéral ulnaire (LCU) continuent d’être une source majeure de morbidité chez les joueurs de baseball. En effet, 25 % de tous les lanceurs professionnels ont subi au moins une reconstruction du LUC du coude. Le mouvement de lancer crée des niveaux extrêmes de stress en valgus sur le coude médial, exposant ces athlètes à un risque élevé de blessure à l’LCU. L’incidence des blessures continue d’augmenter à un rythme alarmant, en particulier chez les adolescents lanceurs de baseball

La biomécanique d’une lésion du ligament collatéral ulnaire (LCU) du coude implique généralement une surcharge ou une contrainte excessive sur le ligament, conduisant à des changements dans les forces et les mouvements normaux de l’articulation du coude. Voici une perspective biomécanique de cette lésion :

  1. Mouvements du coude : Le coude est une articulation complexe qui permet plusieurs types de mouvements, notamment la flexion, l’extension, la pronation et la supination. Ces mouvements sont contrôlés par la coordination des muscles, des tendons et des ligaments autour de l’articulation.
  2. Rôle du ligament collatéral ulnaire (LCU) : Le ligament collatéral ulnaire est situé du côté interne du coude et contribue à la stabilité de l’articulation. Il résiste à la force qui peut pousser le coude vers l’extérieur, aidant à prévenir une ouverture excessive de l’articulation du côté opposé (valgus).
  3. Stress valgus : La lésion du LCU est souvent associée à un stress valgus excessif sur le coude. Cela se produit généralement lors d’activités qui impliquent un mouvement de lancer ou de frapper, où le coude est soumis à une charge importante tout en étant fléchi.
  4. Changement de la dynamique articulaire : Une lésion du LCU peut entraîner un affaiblissement ou une défaillance du ligament, modifiant ainsi la dynamique articulaire normale. Cela peut conduire à une instabilité du coude et à une ouverture accrue du côté médial.
  5. Compensation musculaire : En réponse à l’instabilité, les muscles autour du coude peuvent tenter de compenser en fournissant un soutien musculaire accru. Cependant, cela peut entraîner des déséquilibres musculaires et augmenter le risque de blessures.
  6. Répercussions sur la pronation et la supination : La lésion du LCU peut également affecter les mouvements de pronation (rotation vers l’intérieur) et de supination (rotation vers l’extérieur) de l’avant-bras, car ces mouvements sont liés à la stabilité de l’articulation du coude.
  1. Traumatisme aigu : Un traumatisme direct au coude, tel qu’une chute sur le côté interne du coude ou un choc violent, peut provoquer une déchirure ou une distension du ligament collatéral ulnaire.
  2. Contraintes répétitives : Les activités répétitives qui sollicitent constamment le ligament, comme les mouvements de lancer dans certains sports (baseball, softball) ou les mouvements de frappe répétés (tennis, golf), peuvent entraîner une usure progressive du ligament.
  3. Stress excessif : Les mouvements répétitifs associés à certaines professions ou activités, tels que le martelage ou la visserie, peuvent créer un stress excessif sur le ligament collatéral ulnaire.
  4. Sports de contact : Certains sports de contact, tels que le football américain ou le rugby, augmentent le risque de traumatismes au coude, y compris les lésions du LCU.
  5. Changements biomécaniques : Des anomalies anatomiques ou des changements biomécaniques dans la structure du coude peuvent augmenter la pression sur le ligament, contribuant ainsi à sa lésion.
  6. Épicondylite médiale : Une inflammation chronique de l’épicondyle médial (épicondylite médiale) peut affaiblir le ligament collatéral ulnaire, augmentant le risque de lésion.
  7. Âge : Avec le vieillissement, la structure des ligaments peut se détériorer, augmentant le risque de lésions.
  8. Prédisposition génétique : Certains individus peuvent avoir une prédisposition génétique à développer des lésions ligamentaires, y compris celles du LCU.
  1. Douleur : La douleur est ressentie du côté interne du coude, souvent près de l’épicondyle médial. Elle peut être aiguë lors de l’impact initial ou se développer progressivement avec le temps.
  2. Sensibilité au toucher : La zone touchée peut être sensible au toucher, et la douleur peut s’intensifier lors de la palpation de l’épicondyle médial.
  3. Gonflement : Une enflure peut se développer autour de la région du LCU, témoignant de l’inflammation associée à la blessure.
  4. Faiblesse : La force dans la main et le poignet du côté affecté peut être réduite en raison de la douleur et de la lésion du ligament.
  5. Instabilité articulaire : Une sensation d’instabilité ou de lâcheté du coude peut être présente, surtout lors de la préhension ou de la manipulation d’objets.
  6. Bruits articulaires : Certains individus peuvent entendre des bruits tels que des clics ou des craquements lors des mouvements du coude, ce qui peut indiquer une instabilité.
  7. Limitation des mouvements : La douleur et la raideur peuvent entraîner une limitation des mouvements du coude, en particulier lors de la flexion et de l’extension.
  8. Douleur à la pronation et à la supination : Les mouvements de rotation de l’avant-bras, tels que la pronation (rotation vers l’intérieur) et la supination (rotation vers l’extérieur), peuvent également provoquer de la douleur.
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  1. Contrainte excessive : La lésion du LCU survient généralement en raison d’une contrainte excessive sur le ligament. Cela peut résulter d’un traumatisme aigu, comme une chute sur le côté interne du coude, ou de contraintes répétitives liées à certaines activités sportives ou professionnelles.
  2. Microtraumatismes : La contrainte excessive entraîne initialement des microtraumatismes au niveau du ligament. Ces microtraumatismes peuvent ne pas être immédiatement perceptibles, mais ils représentent des dommages au niveau de la structure du ligament.
  3. Inflammation : En réponse aux microtraumatismes, une réaction inflammatoire se produit. L’inflammation est une tentative du corps de guérir les dommages, mais elle peut également contribuer aux symptômes tels que la douleur et le gonflement.
  4. Dégénérescence : Les microtraumatismes répétés peuvent entraîner une dégénérescence progressive du tissu ligamentaire. Cette dégénérescence peut affaiblir le ligament, le rendant plus vulnérable aux lésions ultérieures.
  5. Étirement ou Rupture : À mesure que la dégénérescence progresse, le ligament peut subir un étirement excessif ou une rupture partielle ou complète. Cela peut se produire lors d’une contrainte soudaine ou comme résultat cumulatif de stress répétés.
  6. Instabilité articulaire : Une fois le ligament affaibli ou rompu, l’articulation du coude peut devenir instable. L’instabilité peut se manifester par une sensation de lâcheté, une incapacité à supporter des charges ou une augmentation de la mobilité latérale du coude.
  7. Réponse musculaire : En réaction à l’instabilité, les muscles entourant le coude peuvent subir des changements dans leur activation et leur force pour compenser la perte de stabilité. Cela peut entraîner des déséquilibres musculaires et contribuer aux symptômes.

Comprendre la biomécanique de la lésion du LCU est essentiel pour développer des approches de traitement et de réadaptation efficaces. Les programmes de rééducation se concentrent souvent sur le renforcement des muscles environnants, la restauration de la stabilité articulaire et l’amélioration de la coordination des mouvements pour favoriser une récupération optimale.

  1. Palpation :
    • Le professionnel de la santé palpe la zone du coude à la recherche de sensibilité, d’enflure ou de déformités éventuelles.
  2. Évaluation de la Mobilité :
    • Les mouvements du coude, notamment la flexion, l’extension, la pronation et la supination, sont évalués pour détecter des limitations ou des douleurs inhabituelles.
  3. Stress Valgus et Varus :
    • Des tests de stress, tels que le test de valgus (pour évaluer le LCU) et le test de varus (pour évaluer le ligament collatéral radial), sont effectués pour évaluer la stabilité du coude.
  1. Test de la Coiffe des Rotateurs :
    • Des tests spécifiques, tels que le test de la coiffe des rotateurs, peuvent être réalisés pour écarter d’autres causes possibles de douleur au coude.
  1. Radiographies :
    • Les radiographies standard permettent d’éliminer les fractures osseuses et de visualiser la structure générale de l’articulation du coude.
  2. Échographie :
    • L’échographie peut être utilisée pour évaluer la structure et le mouvement en temps réel du ligament collatéral ulnaire.
  3. IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) :
    • L’IRM offre une visualisation détaillée des tissus mous et peut détecter des déchirures, des étirements ou des anomalies dans le ligament.
  4. Arthroscopie :
    • Dans certains cas, une arthroscopie peut être réalisée, permettant une visualisation directe de l’intérieur de l’articulation pour confirmer le diagnostic et effectuer des réparations si nécessaire.
  1. Traitement conservateur :
    • Repos : Éviter les activités qui sollicitent le coude et le ligament afin de permettre la guérison.
    • Glace : Appliquer de la glace sur la zone affectée pour réduire l’inflammation.
    • Compression : L’utilisation d’un bandage de compression peut aider à contrôler le gonflement.
  2. Médicaments :
    • Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : Des médicaments tels que l’ibuprofène peuvent être prescrits pour soulager la douleur et réduire l’inflammation.
  3. Ostéopathie :
    • Exercices de renforcement : Programme d’exercices ciblant les muscles autour du coude pour renforcer la stabilité.
    • Thérapie manuelle : Techniques de manipulation pour améliorer la mobilité et réduire la tension dans la région du coude.
  4. Orthèses et attelles :
    • Orthèses : Des orthèses spécifiques peuvent être prescrites pour stabiliser le coude et réduire la charge sur le ligament pendant la guérison.
  5. Injections de corticostéroïdes :
    • Injections locales : Les injections de corticostéroïdes peuvent être utilisées pour réduire l’inflammation et soulager la douleur.
  6. Chirurgie :
    • Réparation chirurgicale : Dans les cas de lésions graves ou de ruptures complètes du LCU, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour réparer ou reconstruire le ligament.
  7. Réadaptation :
    • Programme de réadaptation : Un plan de réadaptation supervisé par un professionnel de la santé peut être nécessaire pour guider le patient à travers des étapes progressives de renforcement et de récupération.

La chirurgie de Tommy John, également connue sous le nom de reconstruction du ligament collatéral ulnaire (LCU), est une procédure chirurgicale fréquemment utilisée pour traiter les lésions graves du ligament collatéral ulnaire du coude, souvent causées par une surutilisation chez les athlètes, en particulier les lanceurs de baseball. Voici une explication détaillée du procédé chirurgical et du processus de récupération post-opératoire :

  1. Anesthésie :
    • Le patient est placé sous anesthésie générale pour assurer un état de sommeil complet pendant la chirurgie.
  2. Incision :
    • Une petite incision est pratiquée près du coude pour permettre l’accès au ligament collatéral ulnaire endommagé.
  3. Prélèvement du Tendon :
    • Un tendon est généralement prélevé d’une autre partie du corps du patient, souvent du bras, de l’avant-bras ou du pied. Ce tendon servira à reconstruire le ligament collatéral ulnaire.
  4. Préparation du Tunnel Osseux :
    • Des tunnels osseux sont percés dans l’ulna (os de l’avant-bras) et l’humérus (os du bras supérieur) pour fixer le nouveau tendon en place.
  5. Fixation du Tendon :
    • Le tendon prélevé est ensuite inséré dans les tunnels osseux et fixé avec des vis ou d’autres dispositifs de fixation pour reconstituer le ligament.
  6. Fermeture de l’Incision :
    • Une fois la reconstruction terminée, l’incision est refermée à l’aide de sutures.

La récupération après la chirurgie de Tommy John est un processus graduel, généralement divisé en plusieurs phases :

  1. Phase Immédiate (Jours à Semaines) :
    • Le bras est généralement placé dans une attelle pour immobiliser le coude.
    • Des exercices passifs sont introduits pour prévenir la raideur articulaire.
  2. Phase Intermédiaire (Semaines à Mois) :
    • Les exercices actifs sont progressivement introduits pour renforcer les muscles autour du coude.
    • L’ostéopathie vise à restaurer l’amplitude de mouvement.
  3. Phase Avancée (Mois à Années) :
    • Les activités de renforcement musculaire et de stabilisation sont intensifiées.
    • La réintroduction progressive des activités sportives est envisagée, généralement après plusieurs mois.
  4. Suivi Médical Régulier :
    • Des visites régulières chez le médecin ou l’ostéopathe sont nécessaires pour évaluer la progression et ajuster le plan de récupération.
  5. Retour aux Activités Sportives :
    • Le retour complet aux activités sportives peut prendre de six mois à plus d’un an, en fonction de la récupération individuelle.