Introduction : Comprendre le Syndrome du Double Écrasement
Le concept de « syndrome du double écrasement » a été introduit en 1973 par A.R. Upton et A.J. McComas dans leur article intitulé « The double crush in nerve entrapment syndromes », publié dans The Lancet. Dans cette étude, ils ont observé que sur 115 patients présentant des syndromes du canal carpien ou des lésions du nerf ulnaire au coude, 81 montraient des preuves électrophysiologiques de lésions neurales associées au niveau cervical. Ils ont émis l’hypothèse que la compression d’un nerf à un site proximal pouvait le rendre plus susceptible à une compression à un site distal, en raison d’une altération du flux axoplasmique.
📄 Upton, A. R. M., & McComas, A. J. (1973). The double crush in nerve entrapment syndromes. The Lancet, 302(7825), 359–362.
🔗 https://doi.org/10.1016/S0140-6736(73)93196-6

Le « second écrasement » est représenté au niveau du poignet, impliquant le nerf médian, souvent associé au syndrome du canal carpien. Ce site distal de compression s’ajoute au stress cumulé du nerf, amplifiant des symptômes tels que douleur, picotements, engourdissements ou faiblesse dans le bras, la main et les doigts selon le territoire du nerf.
Le syndrome du double écrasement met en lumière l’interconnexion entre le système nerveux périphérique et central. Traiter un seul site de compression offre souvent un soulagement partiel des symptômes. Une approche thérapeutique globale – incluant la manipulation ostéopathique, la physiothérapie, des ajustements ergonomiques, et dans certains cas une intervention chirurgicale – est essentielle pour restaurer pleinement la fonction nerveuse.
Ce syndrome souligne l’importance d’une évaluation complète chez les patients présentant des douleurs chroniques du bras et de la main, afin d’identifier tous les points potentiels de compression nerveuse et d’adapter le traitement pour un résultat optimal.
Cette théorie suggère que des lésions séquentielles le long d’un nerf peuvent augmenter la vulnérabilité des axones à des dommages supplémentaires, entraînant des symptômes neurologiques plus prononcés. Par exemple, une compression au niveau cervical pourrait prédisposer le nerf à une compression supplémentaire au niveau du poignet, comme dans le syndrome du canal carpien.
Des études ultérieures ont exploré cette hypothèse. Par exemple, une étude expérimentale sur des nerfs sciatiques canins a montré qu’une compression proximale pouvait réduire la capacité du nerf à supporter une compression supplémentaire distale, soutenant ainsi le concept du double écrasement. ScienceDirect
Cette théorie suggère que des lésions séquentielles le long d’un nerf peuvent augmenter la vulnérabilité des axones à des dommages supplémentaires, entraînant des symptômes neurologiques plus prononcés. Par exemple, une compression au niveau cervical pourrait prédisposer le nerf à une compression supplémentaire au niveau du poignet, comme dans le syndrome du canal carpien.
Des études ultérieures ont exploré cette hypothèse. Par exemple, une étude expérimentale sur des nerfs sciatiques canins a montré qu’une compression proximale pouvait réduire la capacité du nerf à supporter une compression supplémentaire distale, soutenant ainsi le concept du double écrasement. ScienceDirect
Il est important de noter que le syndrome du double écrasement est souvent considéré lors de l’évaluation de patients présentant des neuropathies périphériques, car la reconnaissance de compressions multiples peut influencer les approches thérapeutiques et les résultats cliniques.
Mécanismes Physiologiques Impliqués dans le Syndrome du Double Écrasement
Le syndrome du double écrasement (ou double crush syndrome) repose sur une idée simple mais puissante : lorsqu’un nerf est comprimé à un endroit, il devient plus vulnérable à une deuxième compression ailleurs le long de son trajet. Cette hypothèse, introduite en 1973 par Upton et McComas, s’appuie sur plusieurs mécanismes physiologiques complexes mais bien documentés. Comprendre ces mécanismes permet de mieux saisir pourquoi certains patients souffrent de douleurs ou de symptômes neurologiques diffus, parfois mal localisés ou résistant aux traitements habituels.
1. Ralentissement du flux axoplasmique : la logistique du neurone perturbée
Chaque neurone fonctionne comme une cellule hautement spécialisée, dont l’axone (le prolongement qui transmet l’information) dépend d’un flux interne appelé flux axoplasmique. Ce flux transporte des protéines, enzymes, mitochondries, neurotransmetteurs et autres éléments vitaux depuis le corps cellulaire (situé dans la moelle épinière) jusqu’aux terminaisons nerveuses, parfois situées à des dizaines de centimètres de distance.
Lorsqu’une compression survient – par exemple au niveau des racines cervicales (C6-C7) – ce flux peut être ralenti, voire partiellement bloqué. Le nerf devient alors moins bien nourri, moins bien régulé, et donc plus fragile. Si une seconde contrainte, même minime, survient plus loin sur ce même nerf (par exemple au poignet, comme dans le syndrome du canal carpien), les symptômes seront plus intenses qu’en présence d’une seule compression.
Exemple concret :
Un patient qui travaille à l’ordinateur toute la journée développe une tension au niveau de la nuque (compression cervicale légère). En parallèle, il commence à ressentir des fourmillements dans la main droite. Un électromyogramme montre une compression légère du nerf médian au canal carpien. Ni la nuque, ni le poignet ne sont gravement atteints… mais la combinaison des deux suffit à déclencher une neuropathie fonctionnelle. C’est typiquement un cas de double écrasement
2. Ischémie locale et hypoxie : moins d’oxygène, plus de douleur
Lorsque le nerf est comprimé, sa vascularisation est également affectée. Les petits vaisseaux qui l’irriguent sont écrasés, ce qui diminue l’apport en oxygène (hypoxie) et en nutriments essentiels. Ce manque entraîne rapidement une souffrance des fibres nerveuses, avec une altération de la conduction électrique, une inflammation locale et une douleur accrue.
Cette souffrance locale peut se propager le long du nerf par un phénomène de cascade inflammatoire, et ainsi préparer le terrain à une seconde compression, ailleurs sur son trajet.
3. Altération de la myéline : la conduction nerveuse compromise
La gaine de myéline entoure de nombreux nerfs périphériques et agit comme un isolant électrique. Elle permet une conduction rapide et efficace de l’influx nerveux. Lors d’une compression prolongée, cette gaine peut être endommagée, entraînant un ralentissement ou une désorganisation de la transmission du signal nerveux.
Une myéline abîmée rend le nerf non seulement moins performant, mais aussi plus sensible aux agressions mécaniques secondaires, même minimes.
4. Sensibilisation périphérique : le nerf devient hypersensible
Lorsque le nerf subit une première agression (même discrète), il peut entrer dans un état de sensibilisation, où son seuil d’activation est abaissé. Il devient alors hyperexcitable, c’est-à-dire qu’il réagit plus fortement à des stimuli qui normalement ne devraient pas provoquer de douleur ou de paresthésies.
Ce phénomène explique pourquoi un nerf déjà affaibli peut réagir de façon excessive à une seconde compression, parfois très légère, ce qui contribue à la symptomatologie diffuse ou fluctuante observée chez certains patients.
5. Effet cumulatif des microtraumatismes : l’usure progressive
Enfin, il ne faut pas sous-estimer l’impact des microtraumatismes répétés dans le déclenchement du syndrome du double écrasement. Des mouvements répétitifs (comme taper au clavier, utiliser des outils vibrants, ou effectuer des gestes répétitifs au travail) créent une usure mécanique lente mais constante du tissu nerveux.
Ce stress mécanique quotidien prépare silencieusement le terrain, jusqu’à ce que le système nerveux dépasse son seuil de tolérance, révélant une douleur qui peut sembler « soudaine », mais qui résulte en réalité d’un processus chronique insidieux.
🧩 En résumé
Le syndrome du double écrasement est un phénomène multifactoriel, dans lequel plusieurs petites lésions nerveuses s’additionnent pour créer un tableau clinique parfois disproportionné par rapport aux atteintes observées localement. Il rappelle que le nerf est un système vivant, dynamique, sensible aux déséquilibres, et que la prise en charge doit être globale, intégrant autant les compressions mécaniques que les déséquilibres posturaux, métaboliques et neurophysiologiques.
Symptômes : Comment le Corps Parle d’un Nerf Écrasé Deux Fois
- Douleur :
- Douleur localisée ou irradiante le long du trajet des nerfs comprimés.
- Sensation de brûlure, de picotement ou de décharge électrique.
- Engourdissement et Picotements :
- Engourdissement dans les zones innervées par les nerfs affectés.
- Picotements ou sensation de fourmillements.
- Faiblesse Musculaire :
- Diminution de la force musculaire dans les muscles innervés par les nerfs comprimés.
- Difficulté à effectuer des mouvements précis.
- Sensibilité Altérée :
- Changements dans la sensibilité cutanée, tels que l’hypersensibilité ou l’hyposensibilité.
- Sensation de toucher diminuée ou altérée.
- Troubles de la Coordination :
- Difficulté à coordonner les mouvements, en partic ulier dans les activités fines.
- Symptômes Spécifiques selon la Localisation de la Compression :
- Syndrome du Canal Carpien : Engourdissement, picotements et douleur dans la main et les doigts.
- Défilé Thoracique : Douleur et engourdissement dans le bras et la main, parfois associés à une faiblesse.
- Sténose Spinale : Douleur dans le dos et les jambes, engourdissement et faiblesse.
- Aggravation des Symptômes avec l’Activité :
- Les symptômes peuvent s’aggraver pendant certaines activités, comme l’utilisation répétitive d’une main ou la marche.
- Symptômes Bilatéraux ou Symétriques :
- Dans le cas du syndrome du double écrasement, les symptômes peuvent affecter des zones bilatérales ou symétriques du corps, en raison de la compression à deux endroits.
Facteurs de Risque et Causes Sous-jacentes du Syndrome du Double Écrasement
Le syndrome du double écrasement ne survient pas par hasard. Il est rarement provoqué par un seul événement traumatique isolé. Il s’installe plutôt dans un contexte de vulnérabilité progressive, où différents facteurs viennent perturber la santé et la fonction des nerfs périphériques. Identifier ces causes est essentiel pour orienter une prise en charge efficace, personnalisée et durable.
1. Pathologies de la colonne vertébrale
L’un des principaux points de départ est la compression proximale, souvent située au niveau de la colonne cervicale. Des pathologies comme la dégénérescence discale, l’arthrose cervicale ou une hernie discale peuvent provoquer une irritation ou une compression des racines nerveuses à leur émergence. Cette première atteinte rend le nerf plus vulnérable à une seconde compression plus distale, même légère.
Exemple : une atteinte en C6-C7 peut affecter le nerf médian, le rendant plus sensible à une compression au niveau du canal carpien.
2. Gestes répétitifs et postures contraignantes
L’exposition quotidienne à des gestes répétitifs ou à des postures prolongées et mal adaptées est un facteur de risque majeur. Utilisation d’un clavier et d’une souris, bricolage, conduite prolongée ou manipulation d’outils vibrants peuvent générer des microtraumatismes dans les zones de passage nerveux étroits. Ce stress mécanique régulier crée une irritation chronique, favorisant une compression secondaire du nerf.
Les professionnels de bureau, les artisans et les musiciens sont particulièrement à risque.
3. Troubles métaboliques et neurologiques
Des affections comme le diabète, l’hypothyroïdie ou une carence en vitamine B12 fragilisent les nerfs de façon systémique. Ces troubles altèrent la conduction nerveuse, la régénération axonale et la vascularisation, rendant le nerf plus susceptible d’être affecté par une compression même modérée.
Un patient diabétique peut développer une neuropathie périphérique qui s’aggravera en présence d’une double compression.
4. Surcharge pondérale et rétention hydrique
Le surpoids et la rétention d’eau augmentent la pression dans les tissus mous, en particulier dans les zones de passage nerveux comme le poignet, le coude ou la cheville. L’espace fonctionnel autour du nerf diminue, ce qui facilite l’apparition d’un conflit mécanique.
Certaines femmes enceintes ou personnes en surcharge pondérale développent un syndrome du canal carpien, révélateur d’un double écrasement latent.
5. Facteurs posturaux et biomécaniques
Un déséquilibre postural (cyphose, enroulement des épaules, rotation cervicale chronique) ou une perte de mobilité articulaire peut perturber la dynamique fasciale et nerveuse. Les nerfs, comme les muscles, doivent pouvoir glisser librement dans leur gaine. Un manque de mobilité crée des tensions de traction, indirectes mais efficaces.
6. Adhérences, cicatrices et traumatismes anciens
Des adhérences cicatricielles, issues de chirurgies ou de traumatismes, peuvent réduire la mobilité locale d’un nerf. Même si ces zones ne sont pas douloureuses, elles limitent le glissement neural et modifient les contraintes mécaniques exercées à distance.
7. Inflammation et maladies systémiques
Des maladies inflammatoires comme la polyarthrite rhumatoïde, le lupus ou d’autres pathologies auto-immunes peuvent provoquer un œdème des gaines nerveuses, réduisant leur tolérance à la compression et favorisant l’installation d’un syndrome du double écrasement.
Une Journée dans la Vie de Quelqu’un Souffrant du Syndrome du Double Écrasement
La lumière du matin filtre à travers les stores, signalant le début d’une nouvelle journée. Pour Jane, une employée de bureau de 42 ans, le simple fait de sortir du lit est un défi. Jane souffre du Syndrome du Double Écrasement, une affection où deux points distincts le long d’un nerf sont comprimés, causant une douleur et une incapacité exacerbées. Son quotidien illustre la persévérance nécessaire pour gérer cette condition invalidante.
À son réveil, Jane ressent un picotement et un engourdissement familiers dans ses mains et ses avant-bras. Cette gêne est devenue une compagne constante, résultant à la fois du syndrome du canal carpien dans ses poignets et d’une radiculopathie cervicale dans son cou. La combinaison de ces deux affections intensifie ses symptômes, rendant même les tâches les plus simples ardues. Elle prend un moment pour s’étirer doucement, espérant soulager la raideur avant de commencer sa routine matinale.
Dans la salle de bain, se brosser les dents est un exercice de patience. Tenir la brosse à dents exacerbe la douleur dans ses poignets, tandis que tout mouvement brusque de son cou envoie des douleurs aiguës le long de ses bras. Jane s’est adaptée en utilisant une brosse à dents électrique, mais même ce petit ajustement n’apporte qu’un soulagement partiel. Elle termine sa routine matinale lentement, conservant son énergie pour la journée à venir.
Le petit-déjeuner est un autre défi. Préparer la nourriture exige une dextérité et une force que Jane ne possède plus. Elle opte pour des repas simples, souvent en utilisant des produits pré-préparés qui nécessitent un minimum d’effort. Alors qu’elle verse son bol de céréales, elle ressent une douleur lancinante du cou jusqu’à ses doigts. La frustration de ne pas pouvoir accomplir des tâches de base sans inconfort est une lutte constante.
S’habiller est un processus minutieux. Les boutons et les fermetures éclair sont particulièrement difficiles à manipuler avec sa fonction limitée des mains. Jane a adapté sa garde-robe pour inclure plus de vêtements à enfiler, mais même ceux-ci nécessitent une manœuvre soigneuse. Elle souhaite souvent pouvoir retrouver la simplicité de sa routine précédente, lorsque se préparer le matin était un processus simple et sans réflexion.
Le trajet vers le travail est une autre épreuve. Conduire exacerbe ses symptômes, nécessitant de saisir le volant et de tourner la tête pour vérifier les angles morts. Elle a envisagé les transports en commun, mais les secousses et les balancements du bus sont également douloureux. Chaque bosse sur la route provoque une vague de douleur à travers son corps, la rendant extrêmement consciente de chaque mouvement.
Au bureau, la journée de travail de Jane est ponctuée de douleur constante. Son travail nécessite une utilisation intensive de l’ordinateur, ce qui implique des périodes prolongées de frappe et d’utilisation de la souris—deux déclencheurs de ses symptômes. Elle dispose d’un poste de travail ergonomique avec un clavier et une souris spécialement conçus, mais même avec ces aides, elle peut seulement travailler pendant de courtes périodes avant de devoir faire une pause. Son employeur est compréhensif, lui permettant des pauses fréquentes et un emploi du temps flexible, mais les interruptions constantes entravent sa productivité.
À midi, l’énergie de Jane commence à faiblir. La douleur constante et l’effort nécessaire pour gérer ses symptômes épuisent son endurance. Le déjeuner est un autre repas simple, souvent pris rapidement à son bureau pour maximiser son temps de pause pour des étirements et des exercices légers recommandés par son physiothérapeute. Ces exercices sont cruciaux pour gérer ses symptômes mais n’offrent qu’un soulagement temporaire.
Les après-midis sont les plus difficiles pour Jane. L’effet cumulé des activités du matin laisse ses symptômes à leur paroxysme, avec une douleur accrue et de la fatigue. Elle ressent souvent une sensation de brûlure dans son cou et une douleur persistante dans ses poignets et ses mains. Les tâches nécessitant de la concentration deviennent de plus en plus difficiles à mesure que la journée avance. Elle compte sur les techniques de gestion de la douleur, telles que l’application de packs de glace et les courtes promenades, pour survivre à l’après-midi.
À la fin de la journée de travail, Jane fait face au défi de son trajet de retour à la maison. À ce stade, ses symptômes sont à leur maximum, et elle redoute la conduite. Chaque mouvement semble amplifié, et elle doit souvent s’arrêter en cours de route pour s’étirer et soulager la douleur. Une fois chez elle, elle est accueillie par sa famille soutenante, qui a appris à s’adapter à ses limitations. Des activités simples comme préparer le dîner et aider ses enfants avec leurs devoirs nécessitent une planification minutieuse et de l’assistance.
Les activités du soir sont limitées. Jane trouve du réconfort dans des activités calmes qui ne sollicitent pas son corps, telles que la lecture ou regarder la télévision. Cependant, tenir un livre ou une télécommande peut encore provoquer de la douleur. Elle utilise souvent des appareils activés par la voix pour réduire la tension sur ses mains. Sa famille joue un rôle crucial dans le maintien de son bien-être, fournissant un soutien émotionnel et physique.
À l’approche de l’heure du coucher, Jane se prépare à une autre nuit agitée. Trouver une position de sommeil confortable est une lutte nocturne, avec ses symptômes souvent la réveillant tout au long de la nuit. Elle a investi dans des oreillers ergonomiques et un matelas conçu pour soutenir son cou et sa colonne vertébrale, mais le soulagement est fugace. L’anticipation d’une autre journée remplie de douleur et de défis pèse lourdement sur son esprit.
Malgré l’inconfort constant et les limitations imposées par le Syndrome du Double Écrasement, Jane reste résiliente. Elle a appris à s’adapter à sa condition, trouvant de nouvelles façons de gérer ses symptômes et de maintenir sa qualité de vie. Son parcours est un témoignage de la force et de la détermination nécessaires pour vivre avec la douleur chronique, et elle puise dans cette force intérieure chaque jour pour faire face à ses défis.
Approche Ostéopathique du Traitement
- Évaluation et Diagnostic :
- L’ostéopathe commence par une évaluation approfondie de l’histoire médicale du patient, des symptômes, et peut effectuer des tests physiques pour localiser les zones de compression nerveuse.
- L’observation de la posture, de la mobilité et des mouvements du patient est également cruciale.
- Techniques de Manipulation Structurelle :
- Les ostéopathes utilisent des techniques de manipulation articulaire douce pour restaurer la mobilité des articulations et réduire les tensions.
- Cela peut inclure des ajustements vertébraux et des mobilisations articulaires spécifiques.
- Relâchement Myofascial :
- Les techniques de relâchement myofascial sont employées pour relâcher les tensions dans les muscles et les tissus conjonctifs autour des zones de compression nerveuse.
- Cela peut aider à améliorer la souplesse des tissus et à réduire la pression sur les nerfs.
- Libération Nerveuse :
- Des techniques spécifiques de libération nerveuse peuvent être utilisées pour relâcher les tensions autour des nerfs comprimés.
- Cela peut impliquer des mouvements doux visant à restaurer la mobilité des nerfs et à soulager les adhérences.
- Approche Crânienne :
- L’ostéopathe peut également utiliser des techniques crâniennes pour évaluer et traiter les dysfonctionnements au niveau de la boîte crânienne et du système nerveux central.
- Conseils sur le Mode de Vie et l’Éducation :
- Les ostéopathes fournissent souvent des conseils sur les modifications du mode de vie, notamment des recommandations sur la posture, l’ergonomie au travail et des exercices spécifiques.
- Rééducation et Exercices :
- Des exercices spécifiques peuvent être recommandés pour renforcer les muscles, améliorer la stabilité et prévenir la récurrence des problèmes.
- La rééducation posturale peut également faire partie du plan de traitement.
- Approche Holistique :
- Les ostéopathes adoptent une approche holistique, tenant compte de la santé physique, émotionnelle et environnementale du patient.
- Des conseils nutritionnels, des techniques de gestion du stress et d’autres aspects holistiques peuvent être intégrés au traitement.
Étirements Recommandés : Retrouver l’aisance des gestes simples
1. Étirement latéral du cou
Objectif : Relâcher les tensions au niveau du plexus brachial et des muscles scalènes, souvent impliqués dans les compressions proximales.
Comment faire :
- Asseyez-vous ou tenez-vous droit, épaules détendues.
- Inclinez lentement la tête vers l’épaule droite (sans tourner le menton).
- Placez votre main droite sur le côté gauche de votre tête pour accentuer très légèrement l’étirement.
- Le bras gauche peut reposer sur la cuisse ou tirer doucement vers le sol.
- Maintenez 20 à 30 secondes. Respirez profondément.
- Revenez doucement au centre, puis répétez de l’autre côté.
Fréquence : 1 à 2 fois par jour
2. Étirement du plexus brachial en ouverture
Objectif : Ouvrir la cage thoracique, relâcher les pectoraux et libérer les nerfs du défilé thoracique.
Comment faire :
- Placez-vous debout dans un angle de mur ou sur un cadre de porte.
- Pliez le bras à 90°, coude à hauteur d’épaule, main appuyée contre le mur.
- Tournez doucement le torse dans la direction opposée jusqu’à ressentir un étirement au niveau du thorax et de l’épaule.
- Gardez les épaules basses, ne forcez pas.
- Maintenez 20 à 30 secondes, puis changez de côté.
Conseil : Vous pouvez aussi le faire les deux bras en même temps dans une porte.
3. Étirement du poignet (nerf médian)
Objectif : Décomprimer la zone du canal carpien et favoriser la mobilité des tissus du poignet.
Comment faire :
- Tendez un bras devant vous, paume vers le ciel.
- Avec l’autre main, attrapez doucement les doigts et tirez-les vers le sol, sans douleur.
- Vous devriez sentir un étirement dans l’avant-bras et le poignet.
- Maintenez 15 à 20 secondes, respirez, puis relâchez.
- Répétez de l’autre côté.
Variante pour étirement du nerf médian complet :
- Inclinez légèrement la tête à l’opposé.
- Étirez le bras à l’horizontale, paume ouverte, doigts vers le plafond.
4. Étirement des fléchisseurs de doigts et des avant-bras
Objectif : Soulager les tensions dues à l’utilisation répétitive de la main (clavier, outils, instruments).
Comment faire :
- Tendez un bras, paume vers le sol.
- Avec l’autre main, tirez doucement les doigts vers vous (vers le haut cette fois).
- Conservez l’épaule relâchée.
- Tenez 20 secondes, puis relâchez doucement.
Conclusion : Un nerf peut être doublement comprimé, mais il peut aussi être libérésion
En conclusion, le syndrome du double écrasement est une condition qui résulte de la compression des nerfs à deux endroits différents du corps. Les symptômes tels que la douleur, l’engourdissement, les picotements et la faiblesse musculaire peuvent être traités par diverses approches, y compris l’ostéopathie.
L’ostéopathie propose une approche holistique du traitement, mettant l’accent sur la restauration de l’équilibre structurel et fonctionnel du corps. Les ostéopathes utilisent des techniques telles que la manipulation articulaire, le relâchement myofascial, la libération nerveuse et d’autres méthodes spécifiques pour soulager la compression nerveuse.
Parallèlement aux interventions professionnelles, les patients peuvent adopter des pratiques d’autogestion, notamment des exercices d’étirement, de renforcement musculaire, des techniques de relaxation, des ajustements posturaux et d’autres habitudes de vie saines. Il est cependant impératif de consulter un professionnel de la santé pour obtenir un diagnostic précis et un plan de traitement approprié.
En travaillant en collaboration avec les professionnels de la santé, les patients peuvent maximiser leurs chances de soulager les symptômes du syndrome du double écrasement et améliorer leur qualité de vie. Chaque cas étant unique, une approche personnalisée est essentielle pour obtenir les meilleurs résultats.
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