Tendinite du Psoas : Une Douleur Profonde à Décoder
Le muscle psoas, discret mais essentiel, joue un rôle central dans la mobilité et l’équilibre du bassin. Lorsqu’il devient le siège d’une inflammation, cette tendinite peut s’avérer particulièrement douloureuse et invalidante. Trop souvent sous-estimée ou confondue avec d’autres pathologies de la hanche ou du bas du dos, la tendinite du psoas mérite une attention particulière, tant pour sa complexité anatomique que pour les répercussions fonctionnelles qu’elle engendre.
La tendinite du psoas — ou tendinopathie du psoas — survient lorsque le tendon du muscle psoas majeur devient irrité ou enflammé. Situé profondément dans la cavité abdominale, ce muscle long et fusiforme s’étend de la colonne lombaire au petit trochanter du fémur. Il est principalement responsable de la flexion de la hanche, mais contribue aussi à la stabilité de la colonne vertébrale et du bassin. Ce rôle fondamental dans le mouvement explique pourquoi sa souffrance peut perturber la marche, la course, ou même la simple position assise.
Les personnes atteintes de cette pathologie ressentent généralement une douleur profonde dans la région de l’aine ou à l’avant de la hanche, parfois irradiante vers la cuisse ou le bas du dos. Cette douleur est souvent aggravée par les mouvements de flexion, comme monter les escaliers, se lever d’une chaise ou soulever une jambe. Dans certains cas, la gêne est si marquée qu’elle perturbe le sommeil ou la posture quotidienne.
La tendinite du psoas est fréquemment observée chez les sportifs pratiquant la course, la danse, les arts martiaux ou encore le cyclisme. Ces disciplines sollicitent intensément et de façon répétitive la flexion de la hanche, ce qui expose le tendon du psoas à des microtraumatismes. Mais elle n’épargne pas pour autant les personnes sédentaires : rester assis de façon prolongée, avec une posture inadéquate, peut maintenir le psoas en position raccourcie et provoquer une tension chronique, à l’origine d’un processus inflammatoire.

Le diagnostic repose sur l’examen clinique, souvent complété par des tests orthopédiques spécifiques, et parfois par l’imagerie médicale (IRM ou échographie), qui permet d’évaluer l’état du tendon et d’exclure d’autres pathologies comme une bursite, une arthropathie de hanche ou une hernie discale. Cependant, du fait de sa position anatomique profonde, le psoas reste parfois difficile à explorer cliniquement, et sa tendinite peut être méconnue ou attribuée à tort à une autre origine de douleur pelvienne.
Une prise en charge efficace repose sur plusieurs axes : soulagement de la douleur, réduction de l’inflammation, rééquilibrage musculaire, et amélioration de la posture. Le repos relatif et l’évitement des mouvements déclencheurs sont essentiels en phase aiguë. L’application de glace, la gestion de la charge d’entraînement et des techniques douces d’étirement sont autant de moyens pour favoriser la récupération. L’approche ostéopathique, en particulier, peut jouer un rôle déterminant : en libérant les tensions mécaniques autour de la hanche et de la colonne lombaire, elle vise à restaurer un fonctionnement plus harmonieux de la région lombo-pelvienne.
La prévention, enfin, repose sur des stratégies simples mais souvent négligées : échauffement adapté avant l’activité physique, renforcement des muscles stabilisateurs du tronc, correction des déséquilibres musculaires (en particulier entre psoas, abdominaux et fessiers), amélioration de la posture en position assise, et écoute attentive des signaux corporels. En effet, la tendinite du psoas n’apparaît jamais sans cause. Elle est souvent le reflet d’un déséquilibre fonctionnel plus large, qu’il convient d’aborder avec une vision globale du corps.
Dans ce contexte, une meilleure compréhension de cette affection permet non seulement de soulager les symptômes, mais aussi d’éviter les récidives. Le psoas est un muscle à la croisée des chemins, reliant le haut et le bas du corps, le mouvement et la stabilité. Lorsque la douleur s’y installe, c’est tout l’équilibre du corps qui s’en trouve affecté. Apprendre à reconnaître et à décoder cette douleur profonde, c’est déjà faire un pas vers la guérison.
Le Psoas : Un Muscle Central et Méconnu
Le psoas est un acteur clé de notre posture, de notre locomotion et de l’équilibre général de notre tronc. Pourtant, il reste souvent dans l’ombre, méconnu du grand public comme de nombreux professionnels de santé. En comprendre la structure et la fonction est essentiel pour saisir les mécanismes à l’origine de sa tendinite, mais aussi pour mieux accompagner les patients dans leur rétablissement.
Anatomie détaillée du psoas
Le muscle psoas appartient au groupe des muscles fléchisseurs de la hanche. Il est constitué de deux parties principales : le psoas majeur et, chez certains individus, le psoas mineur.

- Psoas majeur : C’est le plus volumineux et le plus fonctionnel. Il prend son origine sur les corps vertébraux et les processus transverses de T12 à L5. Il descend à travers la cavité abdominale en longeant la colonne vertébrale, passe en avant de l’articulation sacro-iliaque, traverse l’anneau inguinal et vient s’insérer sur le petit trochanter du fémur.
- Psoas mineur : Inconstant, il est présent chez environ 50 % de la population. Il naît également de la région lombaire haute, mais s’arrête sur l’arcade ilio-pectinée sans traverser le bassin.
Le psoas travaille en synergie avec le muscle iliaque, situé en éventail sur la face interne de l’os iliaque. Ensemble, ils forment l’ilio-psoas, un puissant moteur de flexion de la hanche.
Un muscle au carrefour du mouvement
Le rôle principal du psoas est la flexion de la hanche : il permet de ramener la cuisse vers le tronc. Cette action est indispensable pour marcher, courir, monter des escaliers ou se pencher vers l’avant. Mais son rôle ne s’arrête pas là.
Ancré profondément dans la structure du tronc, le psoas contribue à la stabilisation de la colonne lombaire. Lors de la marche ou du maintien debout, il agit en complément des muscles abdominaux et paravertébraux pour équilibrer les forces appliquées sur la colonne. Il participe ainsi au maintien d’une posture verticale et stable.
Il joue également un rôle dans la transmission des forces entre le haut et le bas du corps, agissant comme un lien musculaire entre la colonne vertébrale et les membres inférieurs. Ce rôle de « pont biomécanique » est fondamental pour l’efficacité du mouvement global, en particulier lors de gestes complexes ou dynamiques.
Le psoas, muscle postural et émotionnel ?
Certains auteurs considèrent aussi le psoas comme un muscle postural de premier ordre. Sa position profonde et sa capacité à réagir aux déséquilibres de la posture lui confèrent un rôle de compensateur silencieux. Lorsqu’un déséquilibre persiste (faiblesse des abdominaux, hypomobilité lombaire, instabilité du bassin), c’est souvent lui qui prend le relais — parfois jusqu’à l’épuisement.
De manière plus controversée, le psoas est parfois décrit comme un muscle « émotionnel », car il réagit au stress chronique en se contractant. Cette tension réflexe, liée au système nerveux autonome, peut entraîner une contraction prolongée, générant douleurs et rigidité. Cette perspective ouvre une voie intéressante pour une approche holistique intégrant corps et psyché.
Vulnérabilité mécanique du psoas
En raison de sa longueur, de sa profondeur et de son implication dans de nombreux mouvements, le psoas est un muscle particulièrement vulnérable :
- Lorsqu’il est raccourci de façon chronique (par exemple chez les personnes assises toute la journée), il perd de sa souplesse et devient plus susceptible de s’enflammer lors d’un effort.
- En cas de déséquilibre musculaire (fessiers faibles, abdominaux hypotoniques), il compense excessivement, augmentant les contraintes mécaniques sur son tendon.
- Sa proximité avec les structures viscérales et vasculaires majeures peut aussi rendre certaines douleurs difficiles à localiser précisément.
Ce muscle central mérite donc d’être réhabilité dans nos approches cliniques. À la fois moteur, stabilisateur et reflet de nos déséquilibres, le psoas est bien plus qu’un simple fléchisseur de hanche. Une compréhension fine de son anatomie et de ses fonctions est le socle indispensable d’une prise en charge réussie de ses pathologies — et notamment de la tendinite qui le touche.
Pourquoi le Psoas S’enflamme : Origines de la Tendinite
La tendinite du psoas est l’une de ces pathologies insidieuses qui s’installent souvent sans prévenir, à la croisée d’un excès de sollicitations, d’une posture déséquilibrée et de tensions chroniques mal compensées. Pour comprendre pourquoi ce muscle profond s’enflamme, il est essentiel d’explorer les multiples causes mécaniques, fonctionnelles et parfois même structurelles qui favorisent l’apparition de cette tendinopathie.
Surutilisation et microtraumatismes répétés
La cause la plus fréquente de tendinite du psoas est la surutilisation du muscle. Cela concerne particulièrement les sportifs pratiquant des activités où la flexion répétée de la hanche est centrale : course à pied, danse, cyclisme, football, arts martiaux, ou encore gymnastique. À chaque mouvement de levée de jambe, le tendon du psoas frotte contre les structures environnantes, subissant des microtraumatismes. Ces petites lésions, lorsqu’elles s’accumulent sans repos suffisant, déclenchent une réponse inflammatoire.
Ce phénomène est aggravé par l’absence d’un échauffement adéquat, une mauvaise récupération, ou encore des surfaces d’entraînement inadaptées. Il ne s’agit pas nécessairement d’un mouvement violent, mais plutôt d’un excès de sollicitation dans la durée.
Déséquilibres musculaires
Un autre facteur central dans l’apparition de cette tendinite est le déséquilibre musculaire. Le psoas travaille en synergie avec les muscles abdominaux, les fessiers et les paravertébraux. Si certains de ces muscles sont faibles, inactifs ou hypertoniques, le psoas est contraint de compenser, ce qui entraîne une surcharge fonctionnelle.
Par exemple :
- Des fessiers faibles (notamment le grand fessier) peuvent entraîner une compensation par le psoas pour stabiliser le bassin.
- Des abdominaux hypotoniques laissent la colonne lombaire instable, forçant le psoas à intervenir davantage pour maintenir la posture.
- Des ischio-jambiers trop tendus peuvent perturber la mécanique pelvienne et augmenter le stress sur le psoas.
Ce déséquilibre entre agonistes et antagonistes crée des tensions parasites qui, à long terme, irritent le tendon.
Posture sédentaire prolongée
Les personnes peu actives ne sont pas à l’abri. Une posture assise prolongée maintient le psoas en position raccourcie pendant de longues périodes. Or, un muscle constamment raccourci perd en élasticité, en vascularisation et devient plus rigide. Lorsqu’il est à nouveau sollicité (se lever brusquement, courir, jardiner…), il peut s’irriter rapidement. Ce phénomène est fréquent chez les travailleurs de bureau, les conducteurs ou toute personne restant assise de manière prolongée sans pauses actives.
Traumatisme direct
Bien que plus rare, un traumatisme direct sur la région de l’aine ou de l’abdomen peut provoquer une lésion du tendon du psoas. Cela peut se produire à la suite d’une chute, d’un coup, ou lors d’un effort excessif mal maîtrisé. La lésion tissulaire engendre alors une inflammation locale et une douleur vive, souvent brutale dans son apparition.
Facteurs anatomiques et biomécaniques
Certaines variations anatomiques peuvent prédisposer à la tendinite du psoas. Par exemple :
- Une insertion plus basse ou plus large du muscle.
- Un axe de hanche particulier créant plus de frottements.
- Des anomalies posturales comme une hyperlordose lombaire, qui augmente la tension passive du psoas.
Les troubles de la démarche, les désalignements du bassin ou des pieds, et la rotation interne excessive de la hanche sont autant de paramètres biomécaniques pouvant contribuer à une surcharge chronique du tendon.
Mauvaise technique de mouvement
Une exécution incorrecte de certains mouvements — squats, relevés de jambes, abdominaux classiques, sauts — peut entraîner une sollicitation exagérée du psoas. Cela est encore plus vrai si ces mouvements sont répétés avec charge, vitesse ou sans supervision. Le manque de contrôle du geste ou une mauvaise posture pendant l’exercice favorisent la microtraumatisation.
Activités, Postures et Autres Facteurs de Risque
La tendinite du psoas ne résulte pas d’un seul facteur isolé. Elle s’inscrit souvent dans un contexte multifactoriel où se croisent sollicitations sportives, habitudes posturales, condition physique et facteurs individuels. Comprendre ces facteurs de risque est essentiel pour prévenir l’apparition de la tendinite et anticiper les récidives. Certains éléments sont modifiables — comme les habitudes de mouvement ou l’hygiène de vie — tandis que d’autres, comme l’anatomie individuelle, nécessitent une adaptation personnalisée.
Activités physiques répétitives et à impact
Les sports qui impliquent des flexions répétées de la hanche mettent le psoas à rude épreuve. C’est notamment le cas de la course à pied, du football, du cyclisme, de la danse classique ou encore des sports de combat. Ces disciplines sollicitent intensément le muscle psoas, parfois des centaines de fois par session. Cette répétition, si elle n’est pas compensée par un bon échauffement, un renforcement équilibré et une récupération adéquate, crée un terrain propice à l’apparition d’une tendinite.
Les sports de saut, comme le basketball, le volleyball ou l’athlétisme (haies, saut en hauteur), sont également à risque, car la phase d’impulsion et d’atterrissage demande une contraction puissante du psoas pour stabiliser la hanche.
Sédentarité et mauvaises postures
À l’opposé des sportifs, les personnes sédentaires peuvent aussi développer une tendinite du psoas. En position assise prolongée (bureau, voiture, canapé), le psoas reste en position raccourcie de manière chronique. Cette situation l’affaiblit, le raidit et le rend vulnérable à toute sollicitation soudaine. De plus, une mauvaise posture assise, avec bassin rétroversé, dos voûté ou jambes croisées, accentue encore la pression sur ce muscle profond.
Les professions qui imposent des postures statiques ou asymétriques prolongées (chauffeurs, secrétaires, programmeurs) sont donc particulièrement exposées.
Déséquilibres musculaires
Le corps fonctionne en chaînes musculaires. Lorsqu’un maillon est déficient, un autre compense. C’est souvent ce qui arrive avec le psoas.
- Des fessiers affaiblis obligent le psoas à se substituer dans la stabilisation du bassin.
- Des abdominaux hypotoniques augmentent l’instabilité lombaire, ce qui sollicite davantage le psoas.
- Des ischio-jambiers hypertoniques ou des quadriceps sous-actifs peuvent perturber la mécanique de hanche, générant des compensations chroniques.
Ce déséquilibre crée une surcharge fonctionnelle sur le tendon du psoas, favorisant son inflammation.
Techniques de mouvement inadéquates
Les mouvements mal exécutés, notamment lors d’exercices de musculation (relevés de jambes, crunchs, squats, fentes), peuvent accentuer la tension sur le psoas. L’absence de contrôle du tronc, une mauvaise stabilisation lombaire ou une exécution trop rapide fragilisent ce tendon.
Les étirements forcés ou inadaptés peuvent aussi irriter le muscle, surtout s’ils sont pratiqués sans conscience corporelle ni progressivité. Cela souligne l’importance d’un encadrement professionnel, en particulier lors de la reprise d’activités.
Morphologie et facteurs anatomiques
Certains individus présentent des caractéristiques anatomiques qui augmentent la prédisposition à la tendinite du psoas :
- Hyperlordose lombaire naturelle.
- Inégalité de longueur des membres inférieurs.
- Hanches en rotation interne excessive.
- Antéversion pelvienne marquée.
Ces facteurs, bien qu’inhérents à la personne, peuvent être compensés par une approche thérapeutique adaptée : renforcement ciblé, assouplissement global, et correction posturale personnalisée.
Stress, âge et condition physique
Le stress chronique peut avoir une influence indirecte mais réelle sur la santé musculaire. Il favorise une tension musculaire généralisée, notamment dans les muscles profonds tels que le psoas. Ce phénomène, parfois nommé « psoas émotionnel », peut entretenir une contraction de fond qui fragilise le tendon à l’effort.
Le vieillissement est également un facteur de risque. Avec l’âge, les tendons perdent en élasticité, en hydratation et en capacité de régénération. Cela rend les tissus plus sensibles à l’irritation, surtout en cas de mouvements brusques ou mal adaptés.
Enfin, une condition physique générale faible, caractérisée par un manque de mobilité, une faiblesse musculaire généralisée ou une inactivité prolongée, augmente le risque de blessure à la moindre sollicitation.
Reconnaître les Signes d’une Tendinite du Psoas
Les symptômes de la tendinite du psoas peuvent varier en intensité et en manifestation, mais ils partagent souvent des caractéristiques communes qui signalent une inflammation du muscle psoas majeur. Cette condition, caractérisée par une douleur dans la région de l’aine ou du haut de la cuisse, peut avoir un impact significatif sur la mobilité et la qualité de vie des individus affectés.
La douleur constitue le symptôme le plus fréquent de la tendinite du psoas. Elle est généralement ressentie dans la région antérieure de l’aine, irradiant parfois vers le haut de la cuisse. La douleur peut être aiguë, lancinante ou sourde, en fonction de la gravité de l’inflammation. Les mouvements qui impliquent la flexion de la hanche, comme lever le genou, peuvent déclencher ou aggraver la douleur.
Une raideur ou une restriction de la mobilité de la hanche est un symptôme courant de la tendinite du psoas. Les individus peuvent ressentir une difficulté à effectuer des mouvements de flexion ou à soulever la jambe, ce qui peut limiter leur amplitude de mouvement.
La tendresse à la palpation dans la région de l’aine est un indicateur fréquent de l’inflammation du psoas. Lorsqu’un professionnel de la santé applique une pression légère sur la zone affectée, le patient peut ressentir de la sensibilité ou de l’inconfort, confirmant ainsi la présence de la tendinite.
Des clics ou des crépitements peuvent parfois accompagner la tendinite du psoas. Ces sons, connus sous le nom de crépitations, résultent souvent du frottement des tendons ou des structures environnantes lors des mouvements de la hanche. Bien que non spécifiques à la tendinite du psoas, ces bruits peuvent être observés chez certains individus atteints de cette condition.
La douleur associée à la tendinite du psoas peut affecter les activités quotidiennes, notamment la marche, la montée d’escaliers et d’autres mouvements de la hanche. Certains individus ressentent également une douleur accrue pendant la nuit, ce qui peut perturber leur sommeil.
Les symptômes de la tendinite du psoas peuvent varier d’une personne à l’autre, mais ils sont généralement liés à la douleur et à l’inconfort dans la région de l’aine et de la hanche. Voici quelques-uns des symptômes courants associés à la tendinite du psoas :
- Douleur à l’aine : La douleur est généralement ressentie profondément dans la région de l’aine du côté affecté. Elle peut être sourde, lancinante ou aiguë.
- Douleur irradiant vers la cuisse : La douleur peut s’étendre vers le haut de la cuisse, suivant la trajectoire du muscle psoas.
- Douleur lors de la flexion de la hanche : La douleur est souvent aggravée lors d’activités qui sollicitent le muscle psoas, comme la flexion de la hanche. Cela peut inclure la marche, la course, la montée d’escaliers ou le lever de genou.
- Sensibilité au toucher : La zone autour du tendon du psoas peut être sensible au toucher.
- Gonflement localisé : Il peut y avoir une légère enflure dans la région de l’aine.
- Raideur musculaire : Une sensation de raideur ou de tension dans la région de l’aine et de la hanche.
- Aggravation pendant ou après l’activité : La douleur peut s’aggraver pendant ou après des activités qui mettent une pression sur le muscle psoas.
Comment Diagnostiquer une Tendinite du Psoas ?
Voici quelques tests orthopédiques couramment utilisés pour évaluer cette condition, ainsi que des instructions sur la façon de les réaliser :
- Test de flexion résistée de la hanche :
- Le patient est allongé sur le dos avec les jambes étendues.
- Le praticien demande au patient de lever une jambe tendue vers le haut contre la résistance du praticien.
- Une douleur accrue dans la région de l’aine ou une faiblesse apparente peut indiquer une tendinite du psoas.
- Test de Thomas modifié :
- Le patient se couche sur le dos à l’extrémité d’une table avec les deux jambes pendantes au bord.
- Le patient ramène un genou vers la poitrine tandis que l’autre jambe reste pendante.
- Si le genou de la jambe pendante se lève involontairement ou si le dos se cambré, cela peut indiquer un raccourcissement du psoas ou une tension excessive.
- Test de Thomas traditionnel :
- Le patient se couche sur une table avec les deux jambes étendues.
- Le patient ramène un genou vers la poitrine et le maintient à la poitrine.
- Si l’autre jambe fléchit involontairement au niveau du genou ou si le bas du dos se soulève de la table, cela peut indiquer une tension excessive du psoas.
- Test de résistance à la flexion de la hanche en décubitus dorsal :
- Le patient est allongé sur le dos avec les jambes étendues.
- Le praticien applique une résistance sur la face antérieure du genou du patient alors que celui-ci essaie de fléchir la hanche contre la résistance.
- Une douleur accrue dans la région de l’aine peut indiquer une tendinite du psoas.
- Test de Craig modifié :
- Le patient est en position couchée, avec le praticien en train de fléchir et de tourner la hanche affectée.
- Le praticien sent l’angle formé par le grand trochanter du fémur à mesure qu’il tourne la hanche.
- Un angle anormalement petit peut indiquer une rotation interne excessive, ce qui peut être associé à une tension excessive du psoas.
Conseils Clés pour Soulager et Prévenir la Tendinite
- Repos : Évitez les activités qui exacerbent la douleur. Le repos permet au tendon du psoas de récupérer.
- Application de glace : Appliquez de la glace sur la zone douloureuse pendant 15 à 20 minutes toutes les quelques heures au cours des premiers jours pour réduire l’inflammation.
- Étirements réguliers : Intégrez des étirements doux dans votre routine quotidienne pour améliorer la flexibilité du psoas.
- Modification des activités : Évitez les activités qui pourraient aggraver la tendinite du psoas, comme les mouvements répétitifs ou les charges lourdes.
- Ergonomie : Assurez-vous que votre posture et votre ergonomie au travail et à la maison ne contribuent pas à la tension sur le psoas.
- Gestion du stress : Le stress peut influencer la tension musculaire. Considérez des techniques de gestion du stress, telles que la méditation ou la relaxation.
- Chaussures appropriées : Choisissez des chaussures confortables et bien ajustées pour éviter toute perturbation de la posture et de la marche.
- Maintien d’un poids santé : Si nécessaire, travaillez avec votre médecin pour maintenir un poids santé, car l’excès de poids peut aggraver la tension sur le psoas.
Étirements et Renforcement en Cas de Tendinite du Psoas
Les exercices et les étirements ci-dessous peuvent être envisagés, mais ils ne doivent pas être effectués sans la supervision ou l’approbation d’un professionnel de la santé.
1. Étirement du psoas :
- À genoux sur un genou avec l’autre jambe pliée à 90 degrés devant vous.
- Inclinez votre bassin vers l’avant en gardant le dos droit jusqu’à ressentir un étirement dans la région du psoas.
- Maintenez la position pendant 15 à 30 secondes et répétez de l’autre côté.
2. Étirement du quadriceps :
- En position debout, pliez une jambe et attrapez votre cheville avec la main du même côté.
- Amenez votre talon vers votre fesse jusqu’à ressentir un étirement dans le devant de la cuisse.
- Maintenez la position pendant 15 à 30 secondes et répétez de l’autre côté.
3. Étirement de la hanche :
- Allongez-vous sur le dos avec les genoux pliés.
- Croisez une cheville sur l’autre genou, formant une figure 4 avec vos jambes.
- Tirez doucement la jambe croisée vers votre poitrine jusqu’à ressentir un étirement dans la hanche.
- Maintenez la position pendant 15 à 30 secondes et répétez de l’autre côté.
4. Étirement du piriforme :
- Assis sur le sol, croisez une jambe sur l’autre.
- Placez le coude opposé à la jambe croisée contre le genou, puis tournez doucement vers l’arrière.
- Maintenez la position pendant 15 à 30 secondes et répétez de l’autre côté.
5. Exercice de renforcement abdominal :
- Effectuez des exercices d’abdominaux tels que les planches et les relevés de jambes contrôlés pour renforcer les muscles abdominaux et stabiliser la région lombaire.
6. Exercice de levée de genou allongé :
- Allongez-vous sur le dos, pliez les genoux et soulevez un genou vers la poitrine.
- Maintenez la position pendant quelques secondes, puis abaissez lentement la jambe.
- Répétez avec l’autre jambe.
Il est crucial de commencer lentement, d’éviter tout mouvement douloureux et de progresser graduellement. Si vous ressentez une douleur accrue pendant ou après l’exercice, arrêtez immédiatement et consultez un professionnel de la santé.
L’Approche Ostéopathique : Douceur et Précision pour le Psoas
Lorsque la tendinite du psoas s’installe, elle perturbe non seulement la mobilité de la hanche, mais aussi l’équilibre global du bassin, de la colonne lombaire et parfois même de la posture dans son ensemble. C’est là que l’ostéopathie trouve toute sa pertinence. Grâce à une approche globale, douce et précise, elle vise à soulager la douleur, à restaurer les équilibres mécaniques et à prévenir les récidives.
Une vision globale du corps
L’ostéopathie ne se limite pas à traiter un muscle isolé. Elle considère le corps comme une unité fonctionnelle où chaque structure — os, muscles, fascias, articulations, viscères — interagit avec les autres. Dans le cas de la tendinite du psoas, il est donc indispensable d’analyser bien plus que le seul tendon douloureux.
Le psoas étant un muscle profond, situé au carrefour de la colonne vertébrale, du bassin et du fémur, il est influencé par des tensions venues de multiples structures :
- Une perte de mobilité lombaire peut provoquer une compensation excessive du psoas.
- Une asymétrie pelvienne (bascule, rotation, antéversion) modifie la tension exercée sur le muscle.
- Des adhérences viscérales (notamment au niveau du rein ou du côlon) peuvent perturber la glisse du psoas dans sa loge anatomique.
- Une compensation posturale chronique, due à un déséquilibre distant (cheville, genou, épaules), peut indirectement augmenter la charge sur le psoas.
L’ostéopathe prend donc en compte ces interrelations pour identifier la cause profonde de la tendinite, et non seulement ses manifestations.
Techniques manuelles adaptées
Plusieurs techniques peuvent être utilisées en ostéopathie pour détendre, relâcher ou rééquilibrer le psoas. Elles sont toujours non invasives, respectueuses des tissus et adaptées à la phase évolutive de la tendinite.
1. Libération myofasciale
Le psoas est entouré de fascias, ces fines membranes conjonctives qui enveloppent les muscles et permettent leur glissement. Lorsque le fascia du psoas est rigide, inflammé ou adhérent, cela entrave son bon fonctionnement.
L’ostéopathe peut appliquer une pression douce et maintenue pour favoriser la libération de ces tissus et restaurer leur élasticité. Cette technique agit en profondeur, sans douleur, et offre un soulagement progressif.
2. Énergie musculaire (MET)
Cette méthode consiste à demander au patient de contracter doucement son psoas contre une résistance manuelle, suivie d’un relâchement actif. Cette alternance contraction/relâchement induit un allongement réflexe du muscle et une amélioration de sa fonction.
L’avantage de cette technique est qu’elle sollicite la participation du patient, ce qui augmente l’efficacité et respecte les limites physiologiques du muscle.
3. Étirement passif ciblé
L’ostéopathe peut guider le patient dans un étirement spécifique du psoas, en tenant compte de ses limitations et de la présence de douleur. L’objectif est d’améliorer la longueur musculaire sans créer de microtraumatismes supplémentaires.
4. Techniques viscérales
Lorsque des tensions viscérales perturbent le plan profond où se loge le psoas, l’ostéopathe peut utiliser des techniques de relâchement des organes adjacents (rein, intestin, uretère). Cela favorise la détente locale, diminue les frictions et améliore la vascularisation.
5. Correction articulaire douce
Si des restrictions de mobilité sont identifiées au niveau des articulations sacro-iliaques, lombaires ou de la hanche, l’ostéopathe peut les corriger à l’aide de mobilisations douces. Ces gestes visent à réharmoniser les axes de mouvement et à soulager indirectement le tendon sursollicité.
Accompagnement global et conseils personnalisés
Au-delà du soin manuel, l’ostéopathe joue un rôle de conseiller en mouvement et en hygiène posturale. Il peut guider le patient sur :
- L’aménagement de son poste de travail pour réduire les tensions en position assise.
- Des exercices d’auto-étirement ou de renforcement, adaptés à son profil.
- Le rythme de reprise des activités sportives ou professionnelles.
- L’importance de la respiration abdominale et de la gestion du stress, qui influent sur la tonicité des muscles profonds.
Une approche respectueuse du rythme du corps
Le traitement ostéopathique respecte le temps biologique de guérison. Il ne s’agit pas de forcer l’amélioration, mais de créer les conditions pour que le corps retrouve son équilibre. Cela implique parfois plusieurs séances espacées, intégrant à chaque étape les évolutions du patient.
Récupération Active : Du Repos au Retour Progressif
Repos et réduction des activités
- Repos :
- Accordez à votre corps le temps de se reposer et de récupérer. Évitez les activités qui exacerbent la douleur ou la tension dans la région du psoas.
- Réduction des activités à impact élevé :
- Évitez les activités à impact élevé, comme la course ou les sauts, qui pourraient aggraver la tendinite du psoas pendant la phase de récupération initiale.
Gestion de la douleur et de l’inflammation
- Application de glace :
- Appliquez de la glace sur la région de l’aine pendant 15 à 20 minutes plusieurs fois par jour pour réduire l’inflammation et soulager la douleur.
- Anti-inflammatoires :
- Si nécessaire, prenez des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) selon les recommandations de votre médecin pour réduire l’inflammation et soulager la douleur.
Thérapie physique et étirements
- Thérapie physique :
- Consultez un physiothérapeute pour des séances de thérapie physique visant à renforcer les muscles environnants, améliorer la flexibilité et restaurer la fonction normale du psoas.
- Étirements doux :
- Une fois que la douleur et l’inflammation commencent à diminuer, intégrez des étirements doux du psoas dans votre routine pour aider à réduire la tension musculaire et à améliorer la souplesse.
Renforcement musculaire et rééducation
- Renforcement progressif :
- Commencez progressivement un programme de renforcement musculaire pour les muscles stabilisateurs de la hanche, y compris les fessiers et les muscles abdominaux, pour renforcer et stabiliser la région pelvienne.
- Rééducation fonctionnelle :
- Travaillez avec votre physiothérapeute pour une rééducation fonctionnelle qui vise à restaurer la capacité de votre corps à effectuer des mouvements fonctionnels sans douleur ni restriction.
Retour progressif aux activités
- Retour progressif aux activités :
- Une fois que vous avez progressé dans votre rééducation et que la douleur a diminué, recommencez progressivement à intégrer des activités à faible impact, puis progressez vers des activités plus intensives au fur et à mesure que votre force et votre endurance s’améliorent.
- Surveillance et ajustement :
- Continuez à surveiller votre douleur et votre progression pendant le retour aux activités. Si vous ressentez une douleur ou une gêne accrue, arrêtez-vous et consultez votre professionnel de la santé pour ajuster votre plan de réadaptation.
En Résumé : Agir en Profondeur pour Prévenir la Récidive
La tendinite du psoas n’est pas qu’une simple irritation localisée. Elle est souvent le signal d’alarme d’un déséquilibre plus large impliquant la posture, le mouvement, le rythme de vie et parfois même l’état émotionnel. Ce trouble, bien qu’invisible à l’œil nu, peut compromettre profondément la qualité de vie lorsqu’il n’est pas pris en charge de manière cohérente et globale.
Comprendre ce muscle dans sa complexité — à la fois moteur, stabilisateur et médiateur postural — est la première étape vers une guérison véritable. Le psoas ne travaille jamais seul. Il s’intègre dans une dynamique corporelle impliquant les muscles abdominaux, les fessiers, la colonne vertébrale, les viscères et même la respiration. Lorsqu’il souffre, c’est souvent parce qu’il compense, qu’il absorbe des tensions venues d’ailleurs ou qu’il est mal sollicité dans un schéma moteur déséquilibré.
Une attention particulière aux causes sous-jacentes
La récidive de la tendinite du psoas est fréquente lorsque le traitement se limite au symptôme. Il ne suffit pas d’apaiser l’inflammation : encore faut-il comprendre pourquoi elle est survenue. Était-ce un déséquilibre musculaire ? Un entraînement inadapté ? Une posture professionnelle figée ? Un stress chronique ? Ou un peu de tout cela à la fois ?
Chaque cas est unique. C’est pourquoi l’évaluation fonctionnelle globale est essentielle. Elle permet d’identifier les déséquilibres posturaux, les mauvaises habitudes de mouvement, les restrictions articulaires ou fasciales qui surchargent le psoas. Ce regard global, que privilégie l’ostéopathie, offre une base solide pour un traitement qui vise la cause plutôt que l’effet.
Réintégrer le mouvement avec conscience
La guérison ne signifie pas simplement l’absence de douleur. Elle implique une réintégration fonctionnelle du corps dans ses gestes du quotidien et ses activités spécifiques. Cela passe par :
- Des exercices ciblés de renforcement des stabilisateurs (abdominaux profonds, fessiers, muscles du dos).
- Des étirements doux et progressifs, respectant le rythme des tissus.
- Un travail postural, tant en statique (assis, debout) qu’en dynamique (marche, course).
- La reprise des activités sportives avec une attention accrue aux gestes techniques, à l’échauffement et à la récupération.
Réapprendre à bouger, à respirer, à se tenir, fait partie intégrante de la prévention des récidives.
L’importance de la régularité et de l’écoute corporelle
Nombreux sont ceux qui ignorent les premiers signes d’alerte : une gêne à l’aine, une tension sourde à la hanche, une raideur après l’effort. Ces signaux ne doivent pas être négligés. Le corps communique ses besoins. L’écoute attentive de ses ressentis, la régularité des soins, et une hygiène de vie adaptée sont des piliers essentiels pour éviter que la tendinite du psoas ne devienne chronique.
Par ailleurs, le corps a besoin de temps pour se régénérer. Il ne s’agit pas de « forcer la récupération », mais de l’accompagner avec patience, progressivité et respect. Cela implique parfois de revoir ses priorités, de ralentir, de réorganiser ses habitudes — une démarche qui demande autant de rigueur que de bienveillance envers soi-même.
Prévenir plutôt que guérir
La prévention de la tendinite du psoas repose sur des actions simples mais souvent négligées :
- Maintenir une mobilité articulaire suffisante dans la hanche et la colonne.
- Veiller à l’équilibre musculaire entre les chaînes antérieures et postérieures.
- S’accorder des temps de récupération adaptés à l’intensité des efforts.
- Corriger les gestes techniques mal exécutés.
- Optimiser l’ergonomie posturale au travail ou à domicile.
- Prendre en compte le stress, les troubles digestifs ou les douleurs chroniques, qui peuvent entretenir des tensions profondes.
En ce sens, la tendinite du psoas peut être vue comme une opportunité : celle de repenser sa relation au mouvement, à l’équilibre, au corps dans sa globalité.
Référence
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