Introduction

Le hoquet persistant et intraitable représente des conditions prolongées et souvent pénibles caractérisées par la contraction répétitive et involontaire du diaphragme et la fermeture ultérieure de la glotte, entraînant le son caractéristique « hoquet ». Bien que les deux affections impliquent un hoquet persistant, elles diffèrent par leur durée et leur gravité.

Le hoquet persistant est défini comme des épisodes de hoquet durant plus de 48 heures. Ce hoquet peut persister plusieurs jours et est souvent considéré comme anormal en raison de sa durée prolongée. Bien qu’ils puissent causer de l’inconfort et des désagréments, les hoquets persistants disparaissent généralement spontanément ou avec des interventions simples telles que retenir sa respiration, boire de l’eau ou utiliser des techniques de distraction.

En revanche, les hoquets intraitables se caractérisent par des épisodes de hoquet qui durent pendant une période prolongée, généralement au-delà de 30 jours. Cette durée prolongée a un impact significatif sur la qualité de vie de l’individu, entraînant souvent une détresse psychologique, un isolement social et un inconfort physique. Les hoquets intraitables sont considérés comme rares et posent des défis importants en termes de prise en charge et de traitement en raison de leur persistance et de leur résistance aux interventions conventionnelles.

Les mécanismes sous-jacents à l’origine du hoquet persistant et intraitable ne sont pas entièrement compris, mais on pense qu’ils impliquent des perturbations dans l’arc réflexe responsable du déclenchement et de la fin des épisodes de hoquet. Cet arc réflexe comprend des composants sensoriels, moteurs et centraux, avec des aberrations à tout stade conduisant potentiellement à l’apparition et à la perpétuation du hoquet.

Divers facteurs peuvent contribuer au développement d’un hoquet persistant et intraitable, notamment le reflux gastro-œsophagien (RGO), les troubles du système nerveux central, les effets secondaires des médicaments, les troubles métaboliques et le stress psychologique. Identifier et traiter la cause sous-jacente est essentiel pour gérer efficacement ces conditions.

Présentation clinique

Nous présentons le cas d’une femme de 25 ans présentant un hoquet intraitable depuis 7 ans, traitée avec succès par un traitement manipulateur ostéopathique (OMT). Le hoquet du patient a commencé en 2015, se manifestant par des distiques et évoluant jusqu’à plus de 50 hoquets par jour. Les traitements initiaux, y compris le traitement contre H. pylori, se sont révélés inefficaces. Les consultations ultérieures avec des gastro-entérologues et des neurologues n’ont donné lieu à aucun résultat ni amélioration significative. Les traitements conservateurs comme les relaxants musculaires, les techniques de respiration et l’acupuncture n’ont apporté aucun soulagement. Même un essai sur le baclofène, un relaxant musculaire, n’a pas réussi à atténuer les symptômes après deux mois.

Intervention et résultat

En août 2022, le patient a subi une OMT sur cinq séances. À la troisième séance, ses hoquets typiques ont cessé, remplacés par de rares « micro » hoquets. Après la quatrième séance et au-delà, le patient a connu un arrêt presque complet, avec seulement 1 à 2 « micro » hoquets par semaine. Un suivi effectué en mai 2023 a confirmé la résolution durable de son hoquet insoluble.

Discussion

Le cas présenté de hoquet intraitable traité par traitement manipulateur ostéopathique (OMT) représente une contribution significative et unique à la littérature médicale. Notamment, ce cas se démarque comme l’un des cas documentés les plus longs de hoquet incurable géré avec succès avec l’OMT, soulignant l’efficacité potentielle de cette approche thérapeutique pour traiter une maladie difficile avec des options de traitement limitées.

La profonde réduction de la fréquence du hoquet observée après l’OMT souligne le potentiel thérapeutique de cette intervention. En ciblant le dysfonctionnement somatique et en s’attaquant aux déséquilibres neuromusculo-squelettiques sous-jacents, l’OMT semble avoir modulé efficacement l’arc réflexe responsable du déclenchement et de la perpétuation des épisodes de hoquet. Cette réduction de la fréquence du hoquet atténue non seulement l’inconfort physique associé à la maladie, mais améliore également la qualité de vie globale du patient en atténuant le fardeau psychologique et social imposé par le hoquet persistant.

De plus, les antécédents médicaux exhaustifs et les traitements infructueux précédant l’OMT donnent encore plus de crédit à l’importance de cette affaire. La lutte prolongée du patient contre un hoquet intraitable, associée à l’échec des modalités thérapeutiques conventionnelles, souligne la nature réfractaire de la maladie et le besoin urgent d’approches thérapeutiques alternatives. Dans ce contexte, les résultats positifs obtenus avec l’OMT soulignent l’importance d’envisager des thérapies complémentaires et intégratives dans la prise en charge de pathologies complexes et récalcitrantes.

Dans l’ensemble, le cas présenté contribue non seulement à notre compréhension de la physiopathologie et du traitement du hoquet incurable, mais souligne également le rôle potentiel de l’OMT en tant que modalité thérapeutique précieuse dans le traitement des troubles neuromusculo-squelettiques réfractaires. À l’avenir, des recherches et des investigations cliniques supplémentaires sont nécessaires pour élucider les mécanismes sous-jacents aux effets thérapeutiques de l’OMT et pour déterminer son rôle optimal dans la gestion de diverses conditions médicales, y compris le hoquet insurmontable.

Conclusion

En conclusion, le traitement manipulateur ostéopathique (OMT) a montré des résultats prometteurs dans le cas du hoquet persistant et intraitable, comme le démontre la résolution quasi complète rencontrée par une femme de 25 ans. En ciblant le dysfonctionnement somatique affectant le système nerveux autonome, l’OMT propose une intervention peu coûteuse et à faible risque pour traiter cette maladie difficile. Qu’elle soit utilisée seule ou en association avec des traitements conventionnels, l’OMT apparaît comme une option précieuse pour gérer efficacement le hoquet.

À l’avenir, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour explorer l’intégration de l’OMT dans les protocoles de soins standard pour le hoquet. Cela pourrait impliquer des essais cliniques à grande échelle pour évaluer son efficacité et sa sécurité par rapport aux traitements existants. De plus, des recherches sur les mécanismes qui sous-tendent l’efficacité de l’OMT dans le traitement du hoquet fourniraient des informations précieuses sur son potentiel thérapeutique. En faisant progresser notre compréhension et notre utilisation de l’OMT dans le contexte du hoquet, nous pouvons mieux servir les patients souffrant de cette maladie gênante et parfois débilitante.

Référence : Bowman, DE et Pohlod, C. (2024). Une femme de 25 ans souffrant de hoquet insurmontable depuis 7 ans et traitée par OMT – Un rapport de cas. Journal international de médecine ostéopathique. est ce que je:10.1016/j.ijosm.2024.100712