Introduction : Quand tout tourne autour de vous
Le vertige est une sensation d’instabilité ou de rotation, souvent déconcertante, pouvant avoir un impact majeur sur la qualité de vie. Parmi les types de vertiges les plus courants, on retrouve le vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB), une affection fréquente et pourtant méconnue. Si les traitements médicaux classiques apportent souvent un soulagement rapide, l’ostéopathie propose une approche complémentaire, globale et durable.
Cet article vous propose une exploration complète du VPPB, une comparaison avec d’autres types de vertiges, des outils pour le reconnaître, les manœuvres efficaces, et l’apport spécifique de l’ostéopathie dans son traitement.
Otolithes en vadrouille : Comprendre la cause du VPPB
Le VPPB survient lorsque de minuscules cristaux, appelés otolithes (ou cristaux de carbonate de calcium), se détachent de l’utricule pour migrer vers les canaux semi-circulaires de l’oreille interne.
Ces canaux contiennent un liquide dont le mouvement renseigne le cerveau sur les rotations de la tête. La présence anormale d’otolithes perturbe ce liquide, génère de fausses informations sensorielles et entraîne des vertiges soudains, brefs mais intenses, souvent déclenchés par un changement de position (se lever, se coucher, tourner la tête).
Les signes qui ne trompent pas : les symptômes typiques du VPPB
Le symptôme principal du VPPB est un vertige rotatoire intense déclenché par un changement de position de la tête. Il peut survenir en se levant, en se couchant, en se tournant dans le lit, ou encore en levant les yeux ou en baissant la tête. Ce vertige dure généralement moins d’une minute, mais il peut être très déstabilisant.
Outre le vertige, les patients peuvent ressentir :
- une nausée (parfois accompagnée de vomissements),
- une instabilité posturale,
- une appréhension lors des mouvements rapides de la tête.
Il est important de noter que le VPPB n’est pas associé à une perte auditive ni à des acouphènes, ce qui permet souvent de le distinguer d’autres pathologies vestibulaires.
Mouvements déclencheurs : les causes les plus fréquentes
Le vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB) se manifeste typiquement lors de mouvements précis de la tête. Ces gestes banals du quotidien peuvent suffire à provoquer une crise de vertige intense et brève. Identifier ces déclencheurs est essentiel pour orienter le diagnostic et adapter la prise en charge.
Parmi les mouvements les plus fréquemment en cause, on retrouve :
- Se coucher ou se lever brusquement du lit
- Se tourner d’un côté en position allongée
- Pencher la tête vers l’arrière (par exemple en regardant vers le plafond)
- Se pencher en avant (pour ramasser un objet, attacher ses chaussures…)
- Tourner la tête rapidement lors de mouvements du cou ou de changements de direction
Ces déclencheurs correspondent aux changements de position qui déplacent les otolithes dans les canaux semi-circulaires, perturbant ainsi l’information vestibulaire transmise au cerveau.
👉 À noter : Le vertige survient souvent avec un léger délai de quelques secondes après le mouvement, et peut s’accompagner de nausées, d’un déséquilibre temporaire et parfois d’un nystagmus (mouvement rapide et involontaire des yeux), visible pour un observateur averti.
Ne pas confondre : VPPB et autres vertiges
Il existe plusieurs causes de vertiges, dont voici une comparaison synthétique :
Type de vertige | Durée | Symptômes associés | Cause principale | Spécificité |
---|---|---|---|---|
VPPB | Quelques secondes | Nausées, déclenché par un mouvement de tête | Otolithes déplacés | Réponse positive aux manœuvres canalithiques |
Maladie de Ménière | Minutes à heures | Acouphènes, perte auditive, sensation d’oreille pleine | Dérèglement des fluides endolymphatiques | Vertiges imprévisibles |
Névrite vestibulaire | Heures à jours | Vertige isolé intense, pas de symptômes auditifs | Infection virale du nerf vestibulaire | Souvent suite à un rhume ou grippe |
Vertige cervical | Variable | Douleur cervicale, raideur, troubles visuels | Dysfonction mécanique cervicale | Lié aux mouvements du cou |
Explorer notre boussole interne : Le système vestibulaire et le sens du mouvement
Pour bien comprendre les vertiges et leur prise en charge, il est essentiel de connaître le fonctionnement du système vestibulaire, ce système sensoriel situé dans l’oreille interne, qui permet au cerveau de savoir où se trouve la tête dans l’espace, même les yeux fermés. Ce système travaille en étroite collaboration avec les yeux, les récepteurs proprioceptifs, et le cerveau pour maintenir l’équilibre et coordonner les mouvements.
L’anatomie du système vestibulaire : un gyroscope biologique
Le système vestibulaire est situé dans chaque oreille interne et se compose de deux grandes parties :
- Les canaux semi-circulaires (postérieur, supérieur, et horizontal) : ils détectent les rotations de la tête.
- Les organes otolithiques (utricule et saccule) : ils détectent les mouvements linéaires (accélération, inclinaison) et la gravité.
Chaque canal semi-circulaire est rempli de liquide (endolymphe) et contient un récepteur sensoriel appelé cupule, situé dans une zone élargie nommée ampoule. Lorsqu’on tourne la tête, l’inertie du liquide entraîne une pression sur la cupule, qui se courbe et stimule les cellules ciliées sensorielles.
Ces cellules envoient des signaux au nerf vestibulaire, branche du nerf auditif (nerf vestibulocochléaire – VIII), qui transmet ces informations au cerveau pour ajuster la posture, le regard et la perception spatiale.
Mouvements de la tête et perception spatiale
Chaque canal semi-circulaire est orienté dans un plan spécifique :

- Le canal postérieur détecte les mouvements de la tête vers l’arrière ou sur le côté (comme se coucher dans un lit).
- Le canal supérieur (ou antérieur) détecte les flexions avant de la tête (se pencher en avant).
- Le canal horizontal détecte les rotations latérales (tourner la tête pour dire « non »).
Lorsque les otolithes (petits cristaux de carbonate de calcium) se déplacent anormalement dans ces canaux, ils perturbent le flux du liquide et envoient de fausses informations au cerveau, ce qui provoque le vertige.
Tests diagnostiques du VPPB : Observer pour mieux orienter
Avant d’envisager une manœuvre de repositionnement, il est essentiel de poser un diagnostic précis. Plusieurs tests cliniques permettent d’identifier la présence d’un vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB) et, surtout, de localiser le canal semi-circulaire affecté. Ces tests provoquent intentionnellement les symptômes afin d’observer les réactions du système vestibulaire — notamment à travers les mouvements involontaires des yeux appelés nystagmus.
Le test de Dix-Hallpike : clé pour le canal postérieur
Le test de Dix-Hallpike est le plus utilisé pour diagnostiquer un VPPB affectant le canal postérieur, le plus fréquemment impliqué. Il se déroule comme suit :
- Le patient est assis, la tête tournée à 45° vers le côté testé.
- Le praticien allonge rapidement le patient en arrière, tête inclinée à 20° sous l’horizontale (dépassant le bord de la table).
- Le praticien observe les yeux du patient pendant 30 à 60 secondes.
Un nystagmus rotatoire vertical (vers le haut et en torsion) et l’apparition de vertiges intenses mais brefs confirment généralement l’implication du canal postérieur. L’apparition du nystagmus après un délai de quelques secondes, suivie d’une disparition spontanée, est typique du VPPB.
Le test est ensuite répété de l’autre côté pour comparer la réponse. Le côté où les symptômes sont les plus marqués est celui généralement atteint.
Le Roll Test (ou test de rotation latérale) : pour le canal horizontal
Le Roll Test est utilisé pour évaluer le canal horizontal, deuxième localisation la plus fréquente du VPPB. Il se pratique ainsi :
- Le patient est en position allongée, tête en position neutre.
- Le praticien fait tourner la tête de 90° d’un côté, puis de l’autre, tout en observant les mouvements oculaires.
Un nystagmus horizontal (purement latéral) apparaît alors. Deux formes peuvent être distinguées :
- Nystagmus géotropique (vers le sol) : indique une forme canalithique.
- Nystagmus apogéotropique (vers le plafond) : suggère une forme cupulolithique.
L’intensité du nystagmus et des vertiges permet d’identifier le côté le plus atteint.
Importance de la direction du nystagmus
Le type de nystagmus observé est un indicateur diagnostique essentiel :
- Rotatoire et vertical vers le haut : canal postérieur.
- Rotatoire et vertical vers le bas : canal antérieur (rare).
- Horizontal pur : canal horizontal (forme géotropique ou apogéotropique).
Ces mouvements involontaires des yeux traduisent une activation anormale du système vestibulaire et permettent de localiser avec précision le canal impliqué, condition indispensable pour appliquer la manœuvre thérapeutique adéquate.
Bouger pour guérir : Les manœuvres de repositionnement des otolithes
Pour traiter le VPPB, plusieurs manœuvres canalithiques visent à remettre les otolithes à leur place. Voici la plus connue :
La manœuvre d’Epley (pour le canal postérieur)

- Asseyez le patient, tête tournée à 45° vers le côté atteint.
- Allongez-le rapidement sur le dos, la tête dépassant légèrement le bord de la table.
- Maintenez la position 30 secondes.
- Tournez la tête de l’autre côté (toujours inclinée vers l’arrière), 30 secondes.
- Tournez le corps sur le côté non atteint, la tête vers le sol.
- Attendez encore 30 secondes avant de redresser doucement.
Ces mouvements permettent de guider les otolithes vers une zone où ils ne perturberont plus l’équilibre.
Autres manœuvres canalithiques (Semont, Gufoni, etc.)
Si la manœuvre d’Epley est la plus connue pour traiter le vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB), elle n’est pas la seule. Son efficacité dépend du canal semi-circulaire impliqué, généralement le canal postérieur. Or, les otolithes peuvent aussi migrer dans le canal horizontal (plus rarement, le canal antérieur), nécessitant alors des manœuvres spécifiques adaptées à l’orientation du canal affecté. Pour une prise en charge complète et personnalisée, il est donc important de connaître d’autres techniques de repositionnement canalithique.
La manœuvre de Semont (ou libératoire)
La manœuvre de Semont est une alternative à la manœuvre d’Epley pour traiter le VPPB du canal postérieur. Elle est parfois préférée lorsque le patient ne tolère pas bien les inclinaisons prolongées de la tête, ou lorsqu’une réponse plus « mécanique » est souhaitée.

Cette technique consiste à faire passer le patient rapidement d’une position assise à une position allongée sur le côté atteint, puis sur le côté opposé, afin d’entraîner une libération brutale des otolithes. Elle est dite « libératoire » car elle mise sur la force centrifuge pour décoller les débris des cupules. Son exécution demande toutefois plus de précaution, car elle est plus brutale et peut intensifier temporairement les symptômes.
La manœuvre de Gufoni
Indiquée dans les cas de VPPB du canal horizontal, la manœuvre de Gufoni permet de repositionner les otolithes dans l’utricule via des mouvements latéraux. Elle est particulièrement utile lorsque les vertiges surviennent en tournant la tête en position couchée (signe fréquent du VPPB horizontal).

Le patient est assis puis rapidement allongé sur le côté opposé au canal atteint, puis sa tête est tournée vers le bas. Après maintien de la position, il est redressé doucement. Cette manœuvre est bien tolérée, relativement simple à appliquer et souvent efficace en une ou deux séances.
La manœuvre de Lempert (ou barbecue roll)
Autre solution pour le VPPB du canal horizontal, cette technique consiste à faire effectuer au patient une série de rotations successives à 90°, en position allongée, jusqu’à revenir en décubitus dorsal après une rotation complète du corps sur un axe horizontal – d’où son surnom de « barbecue roll ».

Elle permet de faire circuler les otolithes sur toute la longueur du canal horizontal pour les ramener vers l’utricule. Bien que plus longue, cette manœuvre est particulièrement utile en cas de formes réfractaires ou récidivantes.
Et pour le canal antérieur ?
Le VPPB du canal antérieur est plus rare, mais peut être à l’origine de vertiges atypiques. Dans ce cas, certaines adaptations de la manœuvre d’Epley, ou la manœuvre de Yacovino (spécifique au canal antérieur), peuvent être utilisées. Ces techniques sont toutefois moins documentées et doivent être appliquées par des professionnels expérimentés.
Choisir la bonne manœuvre : une question de diagnostic précis
Le choix de la manœuvre repose sur l’identification du canal affecté, souvent grâce à des tests spécifiques comme le Dix-Hallpike (canal postérieur) ou le Roll Test (canal horizontal). La direction du nystagmus, sa latéralisation et la réponse aux mouvements de tête sont des indicateurs précieux pour guider l’intervention.
👉 En pratique ostéopathique, il est essentiel de connaître ces manœuvres pour savoir quand orienter le patient, adapter la prise en charge ou intégrer certaines étapes de manière sécuritaire dans un traitement global. L’objectif reste le même : favoriser le retour à l’équilibre, minimiser la gêne fonctionnelle et prévenir les récidives.
L’ostéopathie à la rescousse : Une approche holistique du vertige
Face au vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB), l’ostéopathie offre bien plus qu’un simple soulagement symptomatique. Elle propose une lecture globale du corps, cherchant à identifier et à traiter les déséquilibres fonctionnels qui peuvent entretenir ou amplifier les épisodes de vertige. Plutôt que de se limiter à des manœuvres spécifiques pour replacer les otolithes, l’ostéopathe explore les multiples interconnexions entre les systèmes musculo-squelettique, nerveux, crânien et viscéral. Voici comment cette approche se déploie concrètement.
1. Rachis cervical : retrouver mobilité et proprioception
Le rachis cervical, en particulier sa portion haute (C0 à C3), joue un rôle fondamental dans le contrôle de l’équilibre. Les récepteurs sensoriels des muscles et des articulations cervicales envoient en permanence des informations au cerveau pour ajuster la posture et orienter la tête dans l’espace.
Une restriction de mobilité au niveau des vertèbres cervicales peut créer un conflit sensoriel entre les données visuelles, vestibulaires et proprioceptives. Cela accentue la sensation de déséquilibre, voire déclenche ou prolonge les épisodes de vertige. L’ostéopathe, par des techniques douces de mobilisation articulaire, de décompression ou de relâchement musculaire, cherche à restaurer la fluidité du mouvement cervical et à apaiser les tensions réflexes qui perturbent la perception de l’axe corporel.
2. Système crânien et oreille interne : une écoute subtile du mouvement
L’oreille interne, siège du système vestibulaire, repose au cœur de l’os temporal. Toute tension, compression ou déséquilibre au niveau de ce dernier peut perturber la fonction labyrinthique. L’ostéopathe, à l’aide de techniques crâniennes précises, évalue et traite les micro-mobilités des os du crâne, en particulier le temporal, le sphénoïde, mais aussi la mandibule, dont les tensions peuvent avoir un retentissement sur l’axe crânio-cervical.
Ce travail est souvent subtil, centré sur la réharmonisation des membranes intracrâniennes, la libération des sutures et l’amélioration de la vascularisation de l’oreille interne. Dans certains cas, il peut s’agir de lever les séquelles d’un ancien traumatisme crânien ou d’un choc émotionnel qui aurait affecté la zone.
3. Régulation viscérale et diaphragmatique : apaiser le terrain
Le vertige n’est pas qu’une affaire de tête. Le système nerveux autonome, responsable de l’équilibre entre tension et détente dans le corps, est souvent mis à mal chez les personnes souffrant de VPPB. Le stress chronique, les troubles digestifs ou respiratoires peuvent créer un terrain de réactivité exacerbée, favorisant les épisodes de vertige ou en amplifiant les manifestations (nausées, palpitations, fatigue).
L’ostéopathe explore alors l’état des organes viscéraux (foie, estomac, côlon) ainsi que la mobilité du diaphragme, car toute restriction dans ces zones peut altérer le tonus postural et la qualité de la respiration, deux éléments clés dans la gestion de l’équilibre. Un travail viscéral et diaphragmatique permet de relancer les échanges, de soulager les tensions internes, et de favoriser un retour à une dynamique corporelle plus stable.
4. Conseils posturaux et hygiène de vie : prolonger les bienfaitsde vie
L’intervention ostéopathique ne se limite pas à la table de soins. L’ostéopathe guide aussi le patient dans une compréhension active de son corps et de ses habitudes. Des conseils personnalisés sur la posture au sommeil, des exercices doux de mobilité cervicale, ou encore la gestion du stress par la respiration peuvent contribuer à prévenir les récidives.
Par exemple, éviter les mouvements brusques au lever, pratiquer des étirements réguliers, ou adopter une literie adaptée sont autant d’éléments simples mais efficaces. L’hygiène de vie, l’alimentation, et l’écoute du corps jouent également un rôle non négligeable dans la récupération de l’équilibre global.
Combien de temps avant les résultats ? Patience et précision
Les effets d’une séance d’ostéopathie peuvent être ressentis très rapidement, parfois dès les premières 24 à 48 heures. Dans le cas du VPPB, une amélioration significative peut être observée en 1 à 3 séances selon les cas. Si les symptômes persistent au-delà, une réorientation vers un ORL ou un neurologue peut être nécessaire.
L’accompagnement ostéopathique agit autant sur les symptômes que sur le terrain favorisant leur apparition.
Quand consulter ? Des signaux à ne pas ignorer
Il est important de consulter rapidement si :
- Les vertiges sont récurrents ou handicapants.
- Vous avez des pertes auditives, acouphènes ou troubles visuels.
- Les symptômes apparaissent après un traumatisme crânien ou cervical.
L’importance d’une prise en charge pluridisciplinaire
Face à des vertiges persistants, complexes ou accompagnés de signes atypiques (troubles auditifs, visuels, neurologiques…), il est essentiel d’adopter une approche collaborative entre professionnels de santé. L’ostéopathie peut jouer un rôle complémentaire, mais ne se substitue jamais à une évaluation médicale rigoureuse lorsque cela est nécessaire.
La prise en charge optimale des vertiges repose souvent sur une concertation entre plusieurs disciplines, notamment :
Médecins généralistes : pour une première évaluation et une orientation adaptée.
ORL : pour les examens spécifiques de l’oreille interne et du système vestibulaire.
Neurologues : en cas de suspicion d’origine centrale ou de pathologie neurologique sous-jacente.
Physiothérapeutes en rééducation vestibulaire : pour accompagner la récupération fonctionnelle.
Psychologues ou intervenants en santé mentale : lorsque les vertiges sont associés à de l’anxiété chronique ou à un stress post-traumatique.
👉 L’ostéopathe agit en complément, jamais en remplacement, en apportant une lecture globale du corps et en travaillant sur les déséquilibres mécaniques, somatiques ou émotionnels pouvant influencer les symptômes.
Cette approche pluridisciplinaire assure une prise en charge sécuritaire, personnalisée et durable du patient.
Signes d’amélioration après traitement
L’amélioration du VPPB à la suite d’un traitement ostéopathique ou d’une manœuvre canalithique se manifeste par des signes souvent clairs et progressifs. En voici les principaux :
- Disparition ou diminution nette des vertiges lors des mouvements déclencheurs (se coucher, se relever, tourner la tête).
- Réduction de la sensation d’instabilité ou de flottement au quotidien.
- Diminution des nausées associées aux épisodes vertigineux.
- Meilleur ancrage postural et confiance dans les mouvements de la tête ou du tronc.
- Amélioration de la qualité de sommeil, souvent perturbée par l’appréhension des positions déclenchantes.
- Réduction ou disparition du nystagmus observé lors de certains tests (Dix-Hallpike, Roll test).
Il est également fréquent que les patients rapportent un soulagement émotionnel, lié à la baisse de l’anxiété anticipatoire face aux vertiges. Même si certains symptômes résiduels peuvent persister quelques jours (comme une légère instabilité), leur fréquence et leur intensité tendent à diminuer rapidement.
👉 À surveiller : si les vertiges persistent sans amélioration notable après plusieurs séances ou manœuvres, une réévaluation clinique et une orientation spécialisée (ORL, neurologue) sont recommandées.
L’ostéopathie face aux vertiges : une approche complémentaire prometteuse dans le traitement du VPPB
1. Contribution de l’ostéopathie structurelle dans la prise en charge des vertiges positionnels paroxystiques bénins
🔗 Lire l’article complet (PDF)
Résumé & Conclusion :
Ce mémoire de Jonathan Donguy explore la prise en charge ostéopathique du VPPB à travers des techniques structurelles. L’auteur rappelle que le VPPB est causé par des débris otolithiques dans les canaux semi-circulaires de l’oreille interne. Le traitement médical classique repose sur des manœuvres canalithiques (comme celle d’Epley), mais l’étude met en lumière l’intérêt complémentaire de l’ostéopathie. En effet, une approche ostéopathique permet de réduire la fréquence et l’intensité des épisodes vertigineux, en rééquilibrant les tensions cervicales, temporales et occipitales. Le travail sur la jonction cranio-cervicale et le système proprioceptif améliore également l’état général du patient. La conclusion souligne que l’ostéopathie, bien que ne remplaçant pas les traitements classiques, offre un complément efficace pour améliorer la récupération et diminuer les récidives.
2. Impact à court terme d’un traitement ostéopathique sur les symptômes de commotion cérébrale
🔗 Lire l’article complet (PDF)
Résumé & Conclusion :
Bien que l’étude traite principalement de la commotion cérébrale, elle aborde les symptômes connexes comme les vertiges et présente une approche ostéopathique centrée sur la dure-mère et le corps calleux. Elle démontre que les manipulations crâniennes et myofasciales peuvent améliorer rapidement les troubles de l’équilibre et les sensations de vertige, même en dehors du contexte purement vestibulaire. L’intérêt est ici d’explorer comment une harmonisation des tensions intracrâniennes peut indirectement influencer le système vestibulaire et la perception spatiale. L’auteur conclut que l’ostéopathie, dans une approche holistique, agit favorablement sur les vertiges associés à des troubles post-traumatiques et pourrait être envisagée comme une stratégie thérapeutique élargie en complément du traitement du VPPB.
3. Accuracy of Dix-Hallpike test for the diagnostic of benign paroxysmal positional vertigo in adults patients
🔗 Lire l’article complet (PDF)
Résumé & Conclusion :
Cette étude, bien qu’axée sur le diagnostic du VPPB via le test de Dix-Hallpike, traite aussi indirectement de l’efficacité du traitement. L’auteure note que l’ostéopathie est peu mobilisée alors qu’elle pourrait compléter le diagnostic en abordant les dysfonctions mécaniques cervicales. Le test de Dix-Hallpike est jugé très fiable pour le diagnostic, mais souvent les patients souffrent de troubles associés (cervicalgies, céphalées, etc.) pouvant être adressés en ostéopathie. En conclusion, l’étude invite à une collaboration interdisciplinaire entre médecins ORL et ostéopathes pour optimiser la prise en charge du patient vertigineux, soulignant que l’ostéopathie peut améliorer le confort du patient en agissant sur les facteurs mécaniques associés.
4. Contribution de l’ostéopathie structurelle dans la prise en charge des vertiges positionnels paroxystiques bénins
🔗 Lire l’article complet (PDF)
Résumé & Conclusion :
Ce mémoire de Jonathan Donguy explore la prise en charge ostéopathique du VPPB à travers des techniques structurelles. L’auteur rappelle que le VPPB est causé par des débris otolithiques dans les canaux semi-circulaires de l’oreille interne. Le traitement médical classique repose sur des manœuvres canalithiques (comme celle d’Epley), mais l’étude met en lumière l’intérêt complémentaire de l’ostéopathie. En effet, une approche ostéopathique permet de réduire la fréquence et l’intensité des épisodes vertigineux, en rééquilibrant les tensions cervicales, temporales et occipitales. Le travail sur la jonction cranio-cervicale et le système proprioceptif améliore également l’état général du patient. La conclusion souligne que l’ostéopathie, bien que ne remplaçant pas les traitements classiques, offre un complément efficace pour améliorer la récupération et diminuer les récidives.
5. Impact à court terme d’un traitement ostéopathique sur les symptômes de commotion cérébrale
🔗 Lire l’article complet (PDF)
Résumé & Conclusion :
Bien que l’étude traite principalement de la commotion cérébrale, elle aborde les symptômes connexes comme les vertiges et présente une approche ostéopathique centrée sur la dure-mère et le corps calleux. Elle démontre que les manipulations crâniennes et myofasciales peuvent améliorer rapidement les troubles de l’équilibre et les sensations de vertige, même en dehors du contexte purement vestibulaire. L’intérêt est ici d’explorer comment une harmonisation des tensions intracrâniennes peut indirectement influencer le système vestibulaire et la perception spatiale. L’auteur conclut que l’ostéopathie, dans une approche holistique, agit favorablement sur les vertiges associés à des troubles post-traumatiques et pourrait être envisagée comme une stratégie thérapeutique élargie en complément du traitement du VPPB.
6. Accuracy of Dix-Hallpike test for the diagnostic of benign paroxysmal positional vertigo in adults patients
🔗 Lire l’article complet (PDF)
Résumé & Conclusion :
Cette étude, bien qu’axée sur le diagnostic du VPPB via le test de Dix-Hallpike, traite aussi indirectement de l’efficacité du traitement. L’auteure note que l’ostéopathie est peu mobilisée alors qu’elle pourrait compléter le diagnostic en abordant les dysfonctions mécaniques cervicales. Le test de Dix-Hallpike est jugé très fiable pour le diagnostic, mais souvent les patients souffrent de troubles associés (cervicalgies, céphalées, etc.) pouvant être adressés en ostéopathie. En conclusion, l’étude invite à une collaboration interdisciplinaire entre médecins ORL et ostéopathes pour optimiser la prise en charge du patient vertigineux, soulignant que l’ostéopathie peut améliorer le confort du patient en agissant sur les facteurs mécaniques associés.
Conclusion
Les vertiges, notamment ceux liés au vertige positionnel paroxystique bénin (VPPB), peuvent être profondément déstabilisants. Bien qu’ils soient rarement graves sur le plan organique, ils impactent fortement la qualité de vie : anxiété, perte de confiance, crainte de bouger, isolement social, voire sentiment de perte de contrôle. Chaque mouvement devient source d’anticipation, de vigilance accrue, et parfois même de peur.
Heureusement, une prise en charge ciblée et intégrée peut transformer cette expérience invalidante en une opportunité de recentrage. Les manœuvres canalithiques bien menées — Epley, Semont, Gufoni ou autres — permettent souvent un soulagement rapide, en ramenant les otolithes là où ils n’interfèrent plus avec l’équilibre.
Mais au-delà de ce geste technique, l’ostéopathie propose un regard global : elle ne s’arrête pas à l’oreille interne, mais interroge les interconnexions entre les systèmes. Le crâne, les cervicales, la posture, le diaphragme, le système neurovégétatif, les émotions même — tout est perçu comme un ensemble vivant et cohérent. Car la tête ne flotte pas seule dans l’espace : elle est guidée, soutenue, équilibrée par ce qui l’entoure.
L’ostéopathe explore alors les facteurs mécaniques, fonctionnels et contextuels qui favorisent ou entretiennent les troubles vestibulaires. Un blocage cervical, une tension diaphragmatique, un déséquilibre postural, un stress chronique non exprimé… tous ces éléments peuvent contribuer à maintenir un terrain propice aux vertiges. Le soin devient alors une invitation à réharmoniser les mouvements internes et externes.
Les vertiges ne sont peut-être pas seulement des signaux déréglés de l’oreille interne. Ils sont parfois le langage silencieux du corps qui cherche à retrouver une forme de stabilité — physique, émotionnelle, mentale. Une manière pour l’organisme de dire : « je perds mes repères, aide-moi à me recentrer. »
Ainsi, l’ostéopathie ne vise pas uniquement à soulager un symptôme. Elle cherche à restaurer l’équilibre dans toutes ses dimensions : biomécanique, neurologique, énergétique, psychique. Elle offre un cadre d’écoute, d’observation, de compréhension — un espace dans lequel le patient peut non seulement retrouver ses appuis, mais aussi son autonomie.
Références
Références scientifiques et médicales (anatomie, diagnostic, traitement)
- Bhattacharyya N, et al. (2017). Clinical Practice Guideline: Benign Paroxysmal Positional Vertigo (Update).
Otolaryngology–Head and Neck Surgery, 156(3_suppl), S1–S47.
👉 Recommandations officielles de l’American Academy of Otolaryngology. - von Brevern M, Bertholon P, Brandt T, Fife T, Imai T, Nuti D, Newman-Toker DE. (2015). Benign paroxysmal positional vertigo: Diagnostic criteria.
Journal of Vestibular Research, 25(3-4), 105-117. - Furman JM, Cass SP. (2003). Benign paroxysmal positional vertigo.
New England Journal of Medicine, 349(10), 938–944.
👉 Article de référence grand public + pro. - Hilton MP, Pinder DK. (2014). The Epley (canalith repositioning) manoeuvre for benign paroxysmal positional vertigo.
Cochrane Database of Systematic Reviews, Issue 12.
👉 Revue systématique sur l’efficacité de la manœuvre d’Epley. - Mandala M, Santoro GP, Asprella Libonati G, Casani AP. (2013). Double-blind randomized trial on efficacy of Semont’s maneuver for posterior canal BPPV.
Neurology, 80(12), 1205–1211. - Hain TC, Helminski JO. (2007). Update on benign paroxysmal positional vertigo.
Current Opinion in Neurology, 20(1), 40–46.
Ressources en neurosciences / physiologie vestibulaire
- Guyton & Hall (2020). Physiologie médicale, 14e éd.
👉 Chapitre sur l’équilibre, oreille interne, et fonction vestibulaire. - Baloh RW, Honrubia V. (2001). Clinical Neurophysiology of the Vestibular System, 3rd edition.
Oxford University Press.
👉 Référence pour l’anatomie fonctionnelle et les tests cliniques.
Références ostéopathiques et complémentaires
- Chaitow L, DeLany J. (2011). Clinical Application of Neuromuscular Techniques, Volume 2: The Lower Body, 2nd edition.
👉 Approche myofasciale, viscérale et intégrative dans les vertiges. - Barral JP, Croibier A. (2010). Osteopathy and the Treatment of Vertigo.
Thieme Medical Publishers.
👉 Spécifique à l’approche ostéopathique des troubles vestibulaires. - Vleeming A et al. (2007). Osteopathy: Models for Diagnosis, Treatment, and Practice.
👉 Vision globale et interdisciplinaire du traitement ostéo.
Sites et ressources cliniques complémentaires
- VEDA (Vestibular Disorders Association)
https://vestibular.org
👉 Infos patients + pros, fiches sur tests et manœuvres. - NHS UK – Benign Paroxysmal Positional Vertigo (BPPV)
https://www.nhs.uk/conditions/benign-paroxysmal-positional-vertigo-bppv/
👉 Explication vulgarisée et claire.