Introduction : Une blessure fréquente chez les sportifs
La tendinite achilléenne, également connue sous le synonyme de tendinite d’Achille, est une condition fréquemment observée chez les passionnés de la course à pied, en particulier chez les athlètes sollicitant intensément les muscles du mollet. Ce groupe musculaire, constitué des muscles gastrocnémien et soléaire, est étroitement lié au calcanéum par le tendon d’Achille.
Lors de la course à pied, ces muscles sont activement engagés pour soulever le pied du sol, exerçant ainsi des contraintes répétées sur le tendon d’Achille. L’insuffisance de temps de récupération, associée à des efforts continus, peut initialement entraîner une inflammation du paraténon, un tissu graisseux aréolaire séparant le tendon d’Achille de son enveloppe. Il est crucial de noter que la rupture complète du tendon d’Achille, une blessure grave, survient généralement à la suite d’une sollicitation brusque et intense.
Le tendon d’Achille, résultant de la convergence des fibres des muscles gastrocnémien et soléaire, traverse les articulations du genou et de la cheville, le rendant plus vulnérable aux blessures que les tendons qui ne traversent qu’une seule articulation.
Une particularité anatomique importante réside dans la faible irrigation sanguine du tendon d’Achille, particulièrement dans sa partie distale. Cette caractéristique en fait la zone la plus exposée aux lésions de surutilisation du tendon. Il est essentiel de souligner que les lésions du tendon d’Achille, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ne sont pas principalement de nature inflammatoire (tendinite), mais impliquent plutôt une dégénérescence du collagène (tendinose) en tant que pathologie primaire.
La tendinose d’Achille se manifeste souvent chez les coureurs qui augmentent subitement l’intensité ou la durée de leurs séances. Elle est également fréquente chez les individus d’âge moyen pratiquant des sports comme le tennis ou le basket-ball de manière sporadique le week-end. La compréhension de ces facteurs de risque et des mécanismes sous-jacents est essentielle pour la prévention et la gestion efficace de la tendinite achilléenne.

Deux formes principales de tendinose d’Achille
- Non insertionelle
- Insertionelle
Tendinose non insertionnelle : atteinte de la portion moyenne
La tendinose d’Achille non insertionnelle, également appelée tendinopathie d’Achille non insertionnelle, se caractérise par des lésions et des changements dégénératifs du tendon d’Achille, mais contrairement à la tendinose d’Achille insertionnelle, les altérations se produisent dans la partie centrale ou moyenne du tendon, loin de son insertion à l’os du talon (calcanéum). Voici quelques caractéristiques de la tendinose d’Achille non insertionnelle :
- Localisation des Lésions : Les lésions affectent la partie médiane ou centrale du tendon d’Achille, plutôt que la région où le tendon s’attache à l’os du talon.
- Changements Dégénératifs : Tout comme dans la tendinose d’Achille insertionnelle, la tendinose non insertionnelle est associée à des changements dégénératifs du tendon, tels que des altérations au niveau du collagène, des nodules, ou des calcifications.
- Douleur le Long du Tendon : La douleur est généralement ressentie le long du tendon d’Achille, à une distance de l’os du talon. Elle peut être chronique et augmenter avec l’activité physique.
- Raideur et Enflure : Des symptômes tels que la raideur et une légère enflure peuvent accompagner la tendinose d’Achille non insertionnelle.
- Douleur à la Marche ou à la Course : Les activités qui sollicitent le tendon d’Achille, comme la marche, la course ou le saut, peuvent provoquer ou aggraver la douleur.
- Sensibilité au Toucher : La palpation du tendon le long de sa portion médiane peut provoquer de la douleur, indiquant une sensibilité accrue.
- Douleur Matinale : Certains individus peuvent ressentir une douleur accrue au lever le matin ou après une période d’inactivité, en raison de la raideur du tendon.
- Altérations Structurales Visibles à l’Imagerie : Les examens d’imagerie, tels que l’échographie ou l’IRM, peuvent montrer des changements structurels caractéristiques de la tendinose d’Achille non insertionnelle.

Tendinose insertionnelle : atteinte au point d’ancrage osseux
La tendinose d’Achille insertionnelle, également appelée tendinopathie d’Achille insertionnelle, est une condition caractérisée par des lésions et des changements dégénératifs au niveau de l’insertion du tendon d’Achille à l’os du talon (calcanéum). Contrairement à la tendinite, qui implique une inflammation, la tendinose est plutôt associée à des altérations structurelles et à une dégénérescence du tissu tendineux. Voici quelques caractéristiques de la tendinose d’Achille insertionnelle :
- Localisation des Lésions : Les lésions touchent spécifiquement la zone où le tendon d’Achille s’attache à l’os du talon (calcanéum).
- Changements Dégénératifs : Contrairement à la tendinite, la tendinose est associée à des changements dégénératifs du tendon. Il peut y avoir des altérations au niveau du collagène, des nodules, ou même des calcifications dans le tendon.
- Douleur à l’Insertion du Tendon : La douleur est généralement ressentie à l’arrière du talon, au site d’insertion du tendon d’Achille. Cette douleur peut être chronique et s’aggraver avec l’activité physique.
- Raideur et Enflure : En plus de la douleur, la tendinose d’Achille insertionnelle peut entraîner une raideur et une légère enflure dans la région touchée.
- Douleur à la Marche ou à la Course : Les symptômes peuvent s’aggraver pendant la marche, la course ou d’autres activités qui sollicitent le tendon d’Achille.
- Sensibilité au Toucher : La zone d’insertion du tendon peut être sensible au toucher, et la palpation peut provoquer de la douleur.
- Douleur Matinale : Certains individus peuvent ressentir une douleur accrue au lever le matin, ou après une période d’inactivité, en raison de la raideur du tendon.
- Altérations Structurales Visibles à l’Imagerie : Les examens d’imagerie, tels que l’échographie ou l’IRM, peuvent révéler des changements structurels caractéristiques de la tendinose d’Achille insertionnelle.

Les causes : entre surmenage et déséquilibres biomécaniques
- Surcharges et Activités Intenses : Une surutilisation du tendon d’Achille due à des activités physiques intensives, comme la course à pied, le saut, ou d’autres sports à impact élevé, peut entraîner une tendinite.
- Changements Soudains dans l’Activité Physique : Des changements brusques dans le niveau d’activité physique, tels que l’augmentation soudaine de la distance de course ou l’intensité des exercices, peuvent surmener le tendon d’Achille.
- Mauvaise Technique d’Exercice : Une technique d’exercice inappropriée, notamment des mouvements répétitifs incorrects ou une mauvaise posture pendant l’activité physique, peut contribuer au développement de la tendinite achilléenne.
- Chaussures Inappropriées : Des chaussures qui ne fournissent pas un soutien adéquat, qui sont usées ou qui ne sont pas adaptées à l’activité physique pratiquée peuvent augmenter le risque de tendinite achilléenne.
- Anomalies Biomécaniques : Des anomalies dans la biomécanique du pied, telles qu’une pronation excessive, un pied plat, ou d’autres variations, peuvent exercer une pression supplémentaire sur le tendon d’Achille.
- Âge : Le vieillissement naturel peut entraîner une diminution de la souplesse et de l’élasticité du tendon, augmentant ainsi le risque de tendinite.
- Problèmes de Posture : Une mauvaise posture ou des déséquilibres musculaires peuvent contribuer au stress excessif sur le tendon d’Achille.
- Blessures Traumatiques : Des blessures traumatiques, telles que des entorses ou des fractures du pied ou de la cheville, peuvent augmenter le risque de développer une tendinite achilléenne.
- Affections Médicales Sous-jacentes : Certaines conditions médicales, telles que l’arthrite, le diabète ou les infections, peuvent augmenter la susceptibilité à la tendinite achilléenne.
- Tabagisme : Il a été suggéré que le tabagisme pourrait être un facteur de risque, car il pourrait réduire la vascularisation et affecter la guérison du tendon.
Symptômes : signes révélateurs de la tendinite d’Achille
- Douleur : La douleur est l’un des symptômes les plus courants. Elle est généralement ressentie le long du tendon d’Achille, près de l’os du talon. La douleur peut être légère au début et devenir plus intense avec le temps.
- Raideur Matinale : Certains individus peuvent ressentir de la raideur au niveau du tendon d’Achille, en particulier le matin au réveil. La raideur peut également être présente après des périodes d’inactivité.
- Gonflement : Une inflammation du tendon peut entraîner un léger gonflement de la zone touchée. Cependant, le gonflement peut ne pas être aussi évident que dans d’autres conditions inflammatoires.
- Sensibilité au Toucher : La zone autour du tendon d’Achille peut être sensible au toucher. La pression directe ou le frottement peuvent aggraver la douleur.
- Échauffement Exacerbant : La douleur peut s’intensifier pendant ou après des activités physiques, en particulier lorsque le tendon d’Achille est sollicité. Cela peut inclure la marche, la course, la montée d’escaliers ou d’autres mouvements qui mettent une pression sur le tendon.
- Gêne lors de la Flexion Plantaire : Lorsque vous effectuez des mouvements de flexion plantaire (pointe des pieds vers le bas), la douleur peut augmenter.
- Craquements ou Crissements : Certains individus signalent des sensations de craquement ou de crissement lorsqu’ils déplacent leur tendon d’Achille. Cela peut être associé à des frottements anormaux des structures tendineuses.
Examen clinique en ostéopathie
Évaluer la tendinite achilléenne dans une logique globale
En ostéopathie, l’examen clinique d’un patient présentant une tendinite achilléenne ne se limite pas à la zone douloureuse. L’approche holistique vise à comprendre les causes profondes de la surcharge du tendon et à identifier les compensations pouvant contribuer à sa souffrance. L’objectif : restaurer l’équilibre global du corps pour soulager durablement.
🔸 Tests palpatoires et mise en tension du tendon
La palpation précise du tendon d’Achille est un temps fort de l’examen ostéopathique. Elle permet d’évaluer :
- La sensibilité locale, en recherchant des zones douloureuses ou nodulaires ;
- L’épaisseur du tendon, qui peut être augmentée en cas de tendinose chronique ;
- Les éventuels crépitements à la mobilisation, suggérant une atteinte inflammatoire du paraténon.
La mise en tension passive du tendon (flexion dorsale du pied, extension du genou) permet d’évaluer la réactivité tissulaire, la souplesse musculaire et les limitations éventuelles.
🔸 Analyse des appuis et des compensations posturales
Un déséquilibre postural ou une anomalie biomécanique peut favoriser l’apparition d’une tendinopathie. L’ostéopathe porte une attention particulière à :
- La répartition des appuis plantaires (hyper-pronation, pied creux, pied plat) ;
- L’alignement du membre inférieur (genu varum ou valgum) ;
- L’état du bassin (rotation, bascule, blocage sacro-iliaque) pouvant influencer la chaîne postérieure.
Ces observations permettent de mettre en lumière des adaptations chroniques qui surchargent le tendon de manière indirecte.
🔸 Évaluation de la mobilité globale : pied, cheville, genou, hanche
L’ostéopathe explore l’ensemble de la chaîne cinétique inférieure pour identifier les pertes de mobilité susceptibles d’altérer la mécanique du pas ou de la course :
- Cheville : recherche d’une perte de flexion dorsale ou de blocages sous-talaires ;
- Genou : restrictions fémoro-patellaires ou tibio-fémorales ;
- Hanche : limitation de rotation interne ou externe, altération de l’extension en phase terminale de course.
Une articulation hypo-mobile ou instable en amont ou en aval du tendon peut créer un transfert de contrainte inadapté, conduisant à une surcharge répétée du tendon d’Achille.
Approche ostéopathique spécifique
Optimiser la récupération tendineuse par une prise en charge globale
L’ostéopathie se distingue par son regard global sur le corps, en plaçant la tendinopathie d’Achille non pas comme une entité isolée, mais comme le reflet d’un déséquilibre fonctionnel plus large. Le traitement ne vise donc pas uniquement le tendon, mais s’inscrit dans une démarche de régulation tissulaire, vasculaire et posturale.
🔸 Principes d’action ostéopathique sur les tendinopathies
Face à une tendinite ou une tendinose, l’ostéopathe cherche à :
- Réduire les contraintes mécaniques excessives sur le tendon en restaurant la mobilité des structures articulaires et fasciales environnantes ;
- Améliorer les capacités d’autorégulation du corps en optimisant les circulations vasculaire, lymphatique et nerveuse ;
- Corriger les compensations posturales et les troubles de l’axe musculo-squelettique qui participent à la chronicité de la lésion.
La prise en charge s’individualise selon les antécédents, la morphologie, l’activité du patient, mais aussi selon le stade d’évolution de la pathologie (aiguë, subaiguë ou chronique).
🔸 Traitements structurels et fonctionnels complémentaires
L’ostéopathe mobilise différents outils, choisis en fonction de l’examen clinique :
- Techniques structurelles : corrections articulaires douces (cheville, genou, hanche, sacrum) pour rétablir la mobilité et limiter les surcharges compensatoires ;
- Techniques myotensives : mises en tension douces et réajustement du tonus musculaire du triceps sural et des muscles postérieurs de jambe ;
- Techniques fasciales : travail sur les fascias de la jambe, du tendon d’Achille et de l’aponévrose plantaire pour libérer les tensions tissulaires profondes ;
- Approche crânienne ou viscérale : dans les cas plus complexes ou chroniques, notamment en présence de stress, de troubles de la posture ou de fatigue générale.
🔸 Soutenir la récupération par la régulation vasculaire et neurovégétative
Un élément clé dans la guérison tendineuse est l’apport sanguin. Or, la portion distale du tendon d’Achille est notoirement peu vascularisée. L’ostéopathie peut favoriser :
- Le drainage veineux et lymphatique des membres inférieurs, en désengorgeant les zones de stagnation ;
- La régulation du système nerveux autonome, notamment en réduisant l’hyperactivité sympathique, qui peut ralentir la régénération tissulaire et entretenir l’inflammation.
Lien avec le stress et le système neuro-endocrinien
Quand le mental influence la mécanique tendineuse
Si les contraintes mécaniques sont souvent pointées du doigt dans les tendinopathies, un autre facteur plus discret, mais tout aussi important, mérite l’attention : le stress chronique. En effet, la santé tendineuse ne dépend pas seulement de la biomécanique, mais aussi de l’équilibre du système neuro-endocrinien, qui joue un rôle central dans les capacités de régénération tissulaire.
🔸 Stress chronique : une perturbation silencieuse
Le stress, en particulier lorsqu’il devient chronique, active de manière prolongée l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS). Cette activation entraîne une sécrétion continue de cortisol, l’hormone principale du stress. Si le cortisol est essentiel dans les réponses d’urgence à court terme, une exposition prolongée a des effets délétères sur les tissus.
Le tendon, en particulier, peut voir :
- Une diminution de la vascularisation locale, déjà limitée dans certaines zones comme le tiers moyen du tendon d’Achille ;
- Une réduction de l’activité des fibroblastes (les cellules responsables de la production de collagène) ;
- Une altération du processus inflammatoire et de cicatrisation, rendant les microtraumatismes plus difficiles à réparer.
🔸 Cortisol et catabolisme tendineux
Des études ont montré que des taux élevés de cortisol inhibent la synthèse des protéines structurales du tendon (collagène de type I), tout en favorisant un état catabolique. Cela peut non seulement retarder la guérison, mais aussi rendre le tissu plus vulnérable à la dégradation chronique, favorisant ainsi l’installation d’une tendinose.
Par ailleurs, le cortisol affecte également la qualité du sommeil, un moment clé de la récupération cellulaire. Le cercle vicieux se met alors en place : douleur → stress → inflammation chronique → perturbation hormonale → retard de cicatrisation → douleur…
🔸 Ostéopathie et modulation neurovégétative
L’ostéopathie, en tant que discipline agissant sur les systèmes nerveux et viscéral, peut jouer un rôle complémentaire en aidant à restaurer un équilibre neurovégétatif. Des techniques crâniennes, viscérales ou tissulaires douces peuvent stimuler le système parasympathique, favoriser la récupération, améliorer la qualité du sommeil et relancer les processus d’auto-régulation.
Physiopathologie : de la micro-lésion à la dégénérescence tendineuse
La physiopathologie de la tendinite achilléenne implique des changements dégénératifs et inflammatoires au niveau du tendon d’Achille, qui est le tendon reliant les muscles du mollet à l’os du talon. Voici les principales étapes de la physiopathologie de la tendinite achilléenne :
- Surutilisation ou Microtraumatismes : La tendinite achilléenne est souvent associée à une surutilisation du tendon d’Achille. Des activités répétitives, des charges excessives, des changements soudains dans l’intensité ou la fréquence de l’exercice, ou des microtraumatismes peuvent contribuer à des lésions au niveau du tendon.
- Réponse Inflammatoire Initiale : Les microtraumatismes provoquent une réponse inflammatoire initiale dans le tendon. Cette inflammation est une réaction normale du corps aux lésions tissulaires.
- Altération de la Structure du Tendon : La répétition des microtraumatismes peut entraîner des altérations structurelles du tendon. Le collagène, qui constitue la majeure partie du tendon, peut subir des changements dégénératifs, entraînant une diminution de la résistance et de l’élasticité du tendon.
- Cicatrisation Inadéquate : En réponse aux lésions, le processus de cicatrisation peut être perturbé. Au lieu d’une régénération normale du tissu, des changements dégénératifs peuvent prédominer, entraînant une cicatrisation inadéquate du tendon.
- Formation de Ténocytes Anormaux : Les ténocytes, les cellules responsables de la régénération du tendon, peuvent subir des altérations. Au lieu de se régénérer normalement, les ténocytes peuvent adopter une forme anormale, contribuant à la dégénérescence du tendon.
- Augmentation de la Charge Mécanique : Les altérations structurelles du tendon peuvent augmenter la charge mécanique sur le tendon d’Achille, ce qui peut aggraver les lésions existantes et entraîner une inflammation continue.
- Formation de Nodules et de Calcifications : Dans certains cas, des nodules ou des calcifications peuvent se former dans le tendon affecté, contribuant à la douleur et à la perte de flexibilité.
- Prolifération des Cellules Inflammatoires : La réponse inflammatoire persistante peut entraîner la prolifération de cellules inflammatoires, aggravant l’inflammation et les symptômes associés.
Diagnostic différentiel : ne pas confondre avec d’autres pathologies
- Fasciite Plantaire : Une inflammation du fascia plantaire, le tissu conjonctif sous le pied, peut provoquer des douleurs au talon similaires à celles de la tendinite achilléenne.
- Bursite Rétrocalcanéenne : L’inflammation de la bourse située entre le tendon d’Achille et l’os du talon peut produire des symptômes similaires à ceux de la tendinite.
- Syndrome du Tunnel Tarsien : Une compression nerveuse dans le tunnel tarsien, situé à l’intérieur de la cheville, peut causer des douleurs au talon.
- Névrome de Morton : Une croissance anormale du tissu nerveux entre les orteils peut provoquer des douleurs similaires à celles de la tendinite achilléenne.
- Fracture de Stress du Calcanéum : Une fracture de stress au niveau du talon peut présenter des symptômes douloureux similaires à ceux de la tendinite.
- Arthrite du Pied ou de la Cheville : Certaines formes d’arthrite, telles que l’arthrite rhumatoïde ou l’arthrose, peuvent causer des douleurs et une inflammation dans la région du talon.
- Tendinopathie Tibiale Postérieure : Une inflammation du tendon tibial postérieur, qui soutient l’arche du pied, peut également provoquer des douleurs au talon.
- Kyste de la Cheville : La présence d’un kyste, notamment un kyste de Baker, peut entraîner des symptômes similaires dans la région du talon.
- Syndrome de la Loge Postérieure : Une augmentation de la pression dans la loge postérieure du mollet peut provoquer des douleurs dans la région du talon.
- Calcification du Tendon d’Achille : La formation de dépôts calciques dans le tendon d’Achille peut entraîner des symptômes douloureux.
Prévention : protéger son tendon au quotidien
Conseils pratiques et exercices pour prévenir la récidive
Prévenir la tendinite achilléenne, c’est avant tout respecter le tendon d’Achille et comprendre les facteurs de stress qui le fragilisent. Que vous soyez coureur régulier, sportif du week-end ou actif au quotidien, plusieurs mesures simples peuvent aider à préserver l’intégrité de ce tendon essentiel.
🔸 Étirements réguliers des muscles du mollet
L’étirement des muscles triceps suraux (gastrocnémien et soléaire) diminue les tensions exercées sur le tendon d’Achille. Un bon exercice consiste à se placer face à un mur, une jambe tendue en arrière et le talon au sol, en fléchissant doucement la jambe avant. Maintenez la position 30 secondes, et répétez plusieurs fois par jour, notamment après un effort ou au lever.
🔸 Renforcement excentrique progressif
L’exercice d’élévation sur la pointe des pieds, suivi d’une descente lente (phase excentrique), améliore la résistance du tendon. Réalisez cet exercice sur une marche, un pied à la fois, en accentuant la descente. Il est conseillé d’effectuer 3 séries de 15 répétitions, une à deux fois par jour, selon la tolérance.
🔸 Talonnette : soulager mécaniquement le tendon
L’ajout d’une talonnette dans les chaussures peut temporairement soulager la tension exercée sur le tendon. En surélevant légèrement le talon (5 à 10 mm), elle réduit l’étirement du tendon au repos et lors de la marche. Elle peut être particulièrement utile en phase de reprise ou pour les patients présentant une douleur chronique. Il est préférable de l’utiliser dans les deux chaussures pour ne pas créer de déséquilibre.

🔸 Maîtrise de la charge d’entraînement
La surcharge soudaine est l’un des déclencheurs majeurs de la tendinopathie. Augmenter progressivement le volume et l’intensité des exercices, à raison de 10 % par semaine maximum, permet une adaptation progressive du tendon aux nouvelles contraintes.
🔸 Choix de chaussures adaptées
Des chaussures offrant un bon amorti, une stabilité latérale et un soutien de la voûte plantaire aident à limiter les microtraumatismes. Il est essentiel de remplacer régulièrement des chaussures usées, dont les capacités d’absorption sont diminuées.
🔸 Activités croisées à faible impact
Intégrer des sports à faible impact comme la natation, le vélo ou le rameur permet de maintenir une activité physique tout en donnant au tendon un temps de récupération.
🔸 Écouter son corps
Une douleur persistante, une raideur matinale ou une gêne à l’effort ne doivent jamais être ignorées. Reposer le tendon dès les premiers signes est une mesure simple et efficace de prévention.
Conclusion : prévenir, comprendre, accompagner
La tendinite achilléenne, bien que fréquente, n’est pas une fatalité. Elle reflète souvent un déséquilibre entre les contraintes mécaniques imposées au tendon et sa capacité d’adaptation. Comprendre les mécanismes en jeu — inflammation, dégénérescence, surcharge — permet de mieux orienter la prévention et la prise en charge.
L’ostéopathe, par son approche globale et individualisée, a un rôle clé à jouer dans l’évaluation des facteurs de risque, l’équilibre postural et la gestion des déséquilibres musculosquelettiques sous-jacents. L’éducation du patient, la progressivité dans l’activité physique, l’attention portée aux signes d’alerte et l’adaptation de l’environnement (chaussures, surfaces, habitudes) sont autant de leviers puissants.
Mais comme souvent en santé, il n’y a pas de solution unique. Chaque patient est une histoire singulière. Et c’est dans cette complexité que l’ostéopathie peut pleinement s’exprimer.
Références
- Carr AJ, Norris SH. The blood supply of the calcaneal tendon. J Bone Joint Surg Br. 1989;71(1):100–101.
- Kraushaar BS, Nirschl RP. Tendinosis of the elbow (tennis elbow). Clinical features and findings of histological, immunohistochemical, and electron microscopy studies. J Bone Joint Surg Am. 1999;81(2):259–278.
- Ahmed IM, Lagopoulos M, McConnell P, Soames RW, Sefton GK. Blood supply of the Achilles tendon. J Orthop Res. Sep 1998;16(5):591–596.