Méralgie Paresthésique : Comprendre les Causes, Symptômes, Facteurs de Risque

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La méralgie paresthésique est une dysesthésie sur la face médiane antérieure de la cuisse. Cette condition est causée par la compression du nerf cutané fémoral latéral qui longe la partie antérieure de la hanche et de la cuisse.

Cette nevralgie se manifeste par des douleurs, des engourdissements et des dysesthésies dans la distribution du nerf cutané fémoral latéral. Les symptômes se manifestent souvent par une douleur brûlante dans la partie latérale de la cuisse, avec une sensibilité cutanée associée. Les patients souffrant de la méralgie paresthésique constatent que la position assise, les squats, le port de vêtements à taille basse et/ou de ceintures larges peuvent accentuer les symptômes.

Synonyme: Névralgie fémoro-cutanée, Syndrome du nerf fémoro-cutané, Syndrome de Bernhardt Roth, Syndrome du nerf cutané fémoral latéral, Névralgie cutanée fémorale latérale.

Définition de dysesthésie: Il y a dysesthésie lorsque la sensibilité d’une partie du corps est altérée. Les dysesthésies incluent les fourmillements, les picotements, les sensations de brûlure et/ou d’irritation, les douleurs et les engourdissements

Causes

  1. Compression du nerf : La cause la plus fréquente de la méralgie paresthésique est la compression du nerf cutané latéral de la cuisse à mesure qu’il traverse l’aine. Cette compression peut résulter de divers facteurs, notamment le port de vêtements serrés, l’obésité, une ceinture abdominale trop tendue, ou des traumatismes directs à la région de l’aine.
  2. Maladies métaboliques : Certaines conditions médicales, telles que le diabète, peuvent augmenter le risque de développer une méralgie paresthésique. Les troubles métaboliques peuvent influencer le fonctionnement des nerfs et augmenter la susceptibilité à la compression.
  3. Traumatismes ou interventions chirurgicales : Des traumatismes ou des interventions chirurgicales au niveau de l’aine, de la cuisse ou de la région pelvienne peuvent provoquer une compression du nerf cutané latéral, entraînant ainsi la méralgie paresthésique.
  4. Grossesse : Chez certaines femmes enceintes, la pression accrue sur les nerfs pelviens due à la croissance de l’utérus peut contribuer au développement de la méralgie paresthésique.
  5. Tumeurs : Bien que plus rare, des tumeurs ou des lésions dans la région pelvienne peuvent exercer une pression sur le nerf cutané latéral, provoquant ainsi des symptômes de méralgie paresthésique.

Symptômes

  1. Picotements ou sensation de fourmillement : Les personnes atteintes de méralgie paresthésique peuvent ressentir des picotements ou une sensation de fourmillement à la surface de la cuisse. Cette sensation peut être intermittente ou constante.
  2. Brûlures ou douleurs : Certains individus peuvent éprouver une sensation de brûlure ou de douleur dans la zone touchée, généralement du côté externe de la cuisse. Ces sensations peuvent varier en intensité.
  3. Engourdissement : L’engourdissement, qui peut être léger ou plus prononcé, est un autre symptôme fréquent de la méralgie paresthésique. Cela peut donner l’impression que la peau est insensible ou « endormie ».
  4. Sensibilité accrue : La zone touchée peut devenir plus sensible au toucher, et des sensations désagréables peuvent être déclenchées par le contact avec les vêtements ou d’autres stimuli légers.
  5. Aggravation en position debout ou en marchant : Les symptômes de la méralgie paresthésique ont tendance à s’aggraver en position debout ou en marchant, car cela peut accroître la pression sur le nerf cutané latéral de la cuisse.
  6. Sensibilité au changement de température : Certains individus atteints de méralgie paresthésique peuvent ressentir une sensibilité accrue au changement de température dans la zone affectée. Une exposition à des températures chaudes ou froides peut déclencher ou aggraver les symptômes.
  7. Douleur irradiante : La douleur ou les sensations désagréables peuvent parfois irradier vers d’autres parties de la jambe, du genou ou de la hanche, bien que la zone principalement touchée soit généralement la partie supérieure ou antérieure de la cuisse.
  8. Aggravation en position assise : Bien que la position debout et la marche puissent aggraver les symptômes chez certaines personnes, d’autres peuvent ressentir une augmentation des sensations désagréables en restant assis pendant de longues périodes.
  9. Altérations sensorielles : Outre les picotements et l’engourdissement, certaines personnes atteintes de méralgie paresthésique peuvent éprouver des altérations sensorielles telles qu’une sensation de « décharge électrique » ou des changements dans la perception de la peau.
  10. Réponses à la pression directe : Exercer une pression directe sur la zone touchée peut déclencher ou intensifier les symptômes chez certaines personnes. Par exemple, serrer une ceinture ou porter des vêtements serrés peut aggraver les sensations désagréables.

Facteurs de risque

  1. Obésité : L’excès de poids, en particulier au niveau de l’abdomen, peut augmenter la pression sur les nerfs dans la région pelvienne, y compris le nerf cutané latéral de la cuisse, favorisant ainsi le développement de la méralgie paresthésique.
  2. Vêtements serrés : Porter des vêtements serrés autour de la taille, de l’aine ou des hanches peut exercer une pression sur le nerf cutané latéral de la cuisse, entraînant des symptômes de méralgie paresthésique.
  3. Grossesse : Les femmes enceintes sont plus susceptibles de développer la méralgie paresthésique en raison de la pression accrue exercée sur les nerfs pelviens pendant la grossesse, ainsi que des changements hormonaux qui peuvent affecter le système nerveux.
  4. Diabète : Les personnes atteintes de diabète peuvent présenter un risque accru de méralgie paresthésique en raison des complications neurologiques associées à cette maladie métabolique.
  5. Chirurgie ou traumatisme à la hanche : Des interventions chirurgicales antérieures au niveau de la hanche ou des traumatismes à cette région peuvent entraîner une compression du nerf cutané latéral, contribuant ainsi aux symptômes de la méralgie paresthésique.
  6. Activités qui impliquent une pression prolongée sur la région pelvienne : Certaines activités professionnelles ou loisirs qui nécessitent une pression prolongée sur la région pelvienne, comme rester assis pendant de longues périodes, peuvent augmenter le risque de méralgie paresthésique.
  7. Inflammation ou irritation locale : Des conditions inflammatoires locales, telles qu’une bursite, une tendinite ou une irritation des tissus environnants, peuvent exercer une pression sur le nerf cutané latéral et contribuer aux symptômes.

Diagnostic différentiel

  1. Névralgie crurale : Une irritation ou une compression du nerf crural peut provoquer des symptômes similaires, tels que des douleurs et des sensations anormales dans la cuisse.
  2. Neuropathie périphérique : Des conditions telles que le diabète peuvent entraîner des neuropathies périphériques, provoquant des picotements, des brûlures et des engourdissements dans les membres inférieurs.
  3. Hernie discale lombaire : Une hernie discale dans la région lombaire peut comprimer les racines nerveuses et causer des symptômes similaires à ceux de la méralgie paresthésique, tels que des douleurs dans la cuisse.
  4. Syndrome du canal lombaire étroit : Le rétrécissement du canal rachidien lombaire peut entraîner une compression nerveuse, provoquant des symptômes ressemblant à ceux de la méralgie paresthésique.
  5. Syndrome de la bandelette ilio-tibiale : L’inflammation ou l’irritation de la bandelette ilio-tibiale peut causer des douleurs et des sensations anormales le long de la cuisse.
  6. Syndrome de compression du nerf fémoral : Une compression du nerf fémoral peut provoquer des symptômes similaires, tels que des douleurs et des sensations altérées dans la cuisse.
  7. Arthrose de la hanche : L’arthrose de la hanche peut causer des douleurs dans la région pelvienne et la cuisse, pouvant être confondues avec les symptômes de la méralgie paresthésique.

Recommandations

  1. Consultez un professionnel de la santé : Si vous pensez souffrir de méralgie paresthésique, consultez un médecin ou un neurologue pour un diagnostic précis. Un professionnel de la santé pourra évaluer vos symptômes, déterminer la cause sous-jacente et recommander un plan de traitement adapté.
  2. Gestion du poids : Maintenir un poids santé peut réduire la pression sur les nerfs et atténuer les symptômes. Si vous êtes en surpoids, une perte de poids progressive sous la supervision d’un professionnel de la santé peut être bénéfique.
  3. Port de vêtements amples : Évitez de porter des vêtements serrés autour de la taille et de la hanche, car cela peut exercer une pression supplémentaire sur le nerf affecté.
  4. Évitez les positions contraignantes : Évitez de rester debout ou assis dans la même position pendant de longues périodes. Changez régulièrement de position pour soulager la pression sur le nerf.
  5. Utilisez des coussins ou des supports : Un coussin ou un support peut aider à soulager la pression sur le nerf lorsque vous êtes assis. Placez-le sous la cuisse pour réduire la pression sur la zone touchée.
  6. Physiothérapie : Un physiothérapeute peut vous recommander des exercices spécifiques pour renforcer les muscles environnants et améliorer la flexibilité, contribuant ainsi à réduire la pression sur le nerf.
  7. Médicaments : Votre médecin pourrait prescrire des médicaments pour soulager la douleur et l’inflammation associées à la méralgie paresthésique. Il peut s’agir d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), d’antidépresseurs ou d’anticonvulsivants.
  8. Évitez les facteurs aggravants : Identifiez et évitez les activités ou positions qui exacerbent vos symptômes. Par exemple, évitez de croiser les jambes pendant de longues périodes.
  9. Chaleur et glace : L’application de compresses chaudes ou froides peut aider à soulager la douleur et l’inflammation. Consultez votre professionnel de la santé pour savoir quelle option est la mieux adaptée à votre situation.
  10. Orthèses : Dans certains cas, le port d’orthèses ou de ceintures spéciales peut aider à réduire la pression sur le nerf.

Questions fréquemment posées

  1. Qu’est-ce que la Méralgie Paresthésique (MP)?
    • La MP est une affection nerveuse caractérisée par des sensations anormales, telles que des picotements ou des brûlures, le long du nerf cutané latéral de la cuisse.
  2. Quels sont les symptômes typiques de la MP?
    • Les symptômes incluent des sensations de brûlure, de picotements, d’engourdissement ou de douleur à la partie externe de la cuisse.
  3. Quelles sont les causes courantes de la Méralgie Paresthésique?
    • La compression du nerf cutané latéral de la cuisse, souvent au niveau de l’aine, est la principale cause de la MP. Cela peut résulter de vêtements serrés, d’une prise de poids, ou d’autres facteurs.
  4. Comment est diagnostiquée la Méralgie Paresthésique?
    • Le diagnostic repose sur les antécédents médicaux, l’examen physique, et parfois des tests neurologiques. Des examens d’imagerie peuvent être réalisés pour exclure d’autres causes.
  5. La Méralgie Paresthésique est-elle une condition grave?
    • Bien que généralement non grave, la MP peut causer des symptômes inconfortables. Le traitement vise souvent à soulager ces symptômes.
  6. Quelles sont les options de traitement pour la Méralgie Paresthésique?
    • Les traitements incluent des mesures d’auto-soins tels que l’évitement de facteurs déclenchants, des médicaments pour soulager la douleur, et parfois des injections de corticostéroïdes. La perte de poids peut également être recommandée.
  7. La MP peut-elle disparaître d’elle-même?
    • Dans certains cas, la MP peut s’améliorer sans traitement, surtout si la cause sous-jacente est identifiée et gérée.
  8. Quels vêtements ou activités peuvent aggraver la Méralgie Paresthésique?
    • Les vêtements serrés autour de la taille, en particulier les ceintures, et les activités qui exercent une pression sur l’aine peuvent aggraver les symptômes.
  9. Les exercices spécifiques peuvent-ils aider à soulager la Méralgie Paresthésique?
    • Des exercices de stretching et de renforcement musculaire peuvent parfois aider à soulager les symptômes en réduisant la pression sur le nerf.
  10. Quand consulter un professionnel de la santé pour la Méralgie Paresthésique?
    • Consultez un professionnel de la santé si les symptômes persistent, s’aggravent ou affectent significativement votre qualité de vie malgré les mesures d’auto-soins.

Traitements ostéopathiques

1. StrainCounterstrain

Psoas, TFL, Vastus lateralis et autre muscles se trouvrant dans la région du nerf cutané fémoral latéral.

2. Soulèvement du diaphragme

Le thérapeute se place sur le côté et face au patient. Les pouces sont placés juste en dessous du sternum, au niveau des jonctions costo-sternales, tandis que les restes des doigts sont répartis sur les bords latéraux des côtes, en direction de la tête du patient. Demandé au patient d’expirer immédiatement après avoir inspiré et de ne pas retenir son souffle durant ce temps, un soulèvement céphalique et latéral est alors exercé par le thérapeute, soulevant le diaphragme. Répéter cette manœuvre jusqu’à temps que toute tension au diaphragme soit partie. Lorsque tout est terminé, demande au patient de faire la manœuvre de Valsalva (fermeture de la gorge et augmentation de la pression intrathoracique) et en élargissant sa poitrine.

3. Énergie musculaire (Inflare,outflare)

Dysfonction somatique de l’innominé

Iliaque « inflare ». Dysfonction somatique de l’iliaque où l’on trouve un positionnement médial de l’EIAS ; l’iliaque bouge plus facilement dans une direction médiale et il est plus restreint dans le mouvement latéral

Iliaque « outflare ». Dysfonction somatique de l’iliaque où l’on trouve un
positionnement latéral de l’EIAS ; l’iliaque bouge plus librement vers la
direction latérale et il est restreint dans le mouvement médial

4. Énergie musculaire (FRSR)

  • Le patient est couché sur son coté droit, les genoux et les pieds joints, les épaules et le bassin perpendiculaires à la table.
  • Le thérapeute se place en face du patient et, avec sa main céphalade, il a touché le niveau L2-L3.
  • Avec sa main caudale, le thérapeute fléchi les hanches et les genoux du patient jusqu’à ce que le mouvement soit localisé au niveau du segment vertébral L3.
  • La patiente a reçu l’instruction de redresser sa jambe inférieure et, avec sa main caudade, le médecin l’a étendue passivement pour obtenir un mouvement au niveau du segment vertébral L3.
  • La jambe supérieure gauche de la patiente était fléchie et le pied placé dans l’espace poplité de la jambe inférieure étendue. Le médecin a ensuite changé de main pour que la main caudale surveille le segment. La main céphalade saisit l’avant-bras du patient et le tire doucement dans une direction antérieure et caudale jusqu’à ce qu’un mouvement de rotation soit ressenti au niveau de L2-L3. L’avant-bras est ensuite déplacé vers l’arrière et le haut pour induire une flexion du côté gauche. Le patient doit maintenant saisir la tête de la table avec le haut du corps en position couchée. Le patient a ensuite reçu l’instruction de prendre une grande respiration, d’expirer complètement et, ce faisant, d’atteindre la partie inférieure de la table en saisissant le bord de la table avec le bras supérieur et de continuer ainsi pendant quelques cycles respiratoires. Le médecin a alors saisi la partie distale du genou de la jambe supérieure de la patiente et l’a soulevée jusqu’à ce que la colonne lombaire se courbe latéralement vers la barrière de mouvement, tout en surveillant le segment avec la main céphalade (figure 4). On a demandé à la patiente de pousser son pied surélevé vers la table pendant 3 à 5 secondes, tandis que le médecin fournissait une résistance isométrique. La patiente a été invitée à se détendre pendant 3 à 5 secondes, après quoi le médecin a élevé davantage le pied jusqu’à ce qu’un mouvement soit observé au niveau de la nouvelle barrière. La procédure a été répétée au moins trois fois, après quoi le dysfonctionnement somatique s’est amélioré. Enfin, un étirement passif a été effectué après la dernière répétition.

Référence

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  • Credit in part, Ryan Coffey; Vikas Gupta.