Qu’est-ce que la tendinopathie calcifiante ?
Une définition claire et clinique
La tendinopathie calcifiante est une affection musculosquelettique caractérisée par la formation de dépôts de cristaux de calcium – principalement de l’hydroxyapatite – au sein d’un ou plusieurs tendons. Il s’agit d’une condition douloureuse, parfois invalidante, qui touche le plus souvent des adultes entre 30 et 60 ans, sans distinction nette entre les sexes.
Cette pathologie ne se résume pas à une simple tendinite. Elle implique un processus évolutif où des dépôts calciques s’accumulent dans le tissu tendineux, entraînant une réaction inflammatoire locale, une souffrance mécanique, et parfois une limitation sévère de la mobilité articulaire.
Contrairement à une déchirure tendineuse ou une inflammation pure, la tendinopathie calcifiante est marquée par une composante minérale bien visible à l’imagerie, ce qui oriente clairement le diagnostic et les options thérapeutiques.
Les tendons les plus souvent touchés
La localisation la plus fréquente de cette pathologie est la coiffe des rotateurs, et plus particulièrement le tendon du muscle sus-épineux (supraspinatus), en raison de sa position anatomique et de son rôle dans les mouvements d’élévation de l’épaule.
D’autres tendons peuvent également être touchés, quoique plus rarement :
- Infra-épineux (infraspinatus) : également sollicité dans la rotation externe.
- Sous-scapulaire (subscapularis) : impliqué dans la rotation interne.
- Tendon du biceps brachial (portion longue) : parfois atteint dans les formes mixtes ou étendues.
Hors de la région de l’épaule, des cas de tendinopathie calcifiante ont été décrits au niveau du tendon d’Achille, du tendon patellaire, ou encore des tendons des fléchisseurs du poignet, mais ils restent exceptionnels et souvent associés à des facteurs métaboliques particuliers.
L’épaule reste donc la grande prédominante, notamment en raison de la vascularisation réduite de la zone critique du tendon sus-épineux (zone hypovasculaire près de son insertion sur le trochiter), et de son exposition à des contraintes biomécaniques importantes (compression entre l’acromion et la tête humérale, friction répétée…).
Tendinopathie calcifiante vs autres tendinopathies
La tendinopathie calcifiante se distingue des autres tendinopathies par la nature même de la lésion : ici, il s’agit d’un dépôt calcique intra-tendineux, tandis que dans les tendinopathies classiques (tendinite ou tendinose), on observe plutôt une dégénérescence des fibres de collagène, une inflammation chronique, ou une microdéchirure.
Voici un tableau comparatif synthétique :
Critère | Tendinopathie Calcifiante | Tendinopathie Classique (tendinite/tendinose) |
---|---|---|
Cause | Dépôts de calcium (hydroxyapatite) | Surutilisation, microtraumatismes répétés, déséquilibres posturaux |
Imagerie | Dépôts visibles en radiographie ou échographie | Épaississement, hypervascularisation ou fissures à l’IRM |
Évolution naturelle | Parfois auto-résolutive (résorption spontanée) | Chronique, progressive, rarement régressive spontanément |
Douleur | Souvent aiguë, parfois très intense, avec phases de rémission | Douleur plus sourde, continue, augmentant à l’effort |
Traitement | Peut nécessiter lavage percutané, ondes de choc, voire chirurgie | Rééducation, étirements, correction posturale |
Un point important à noter est que la tendinopathie calcifiante peut coexister avec une tendinose dégénérative, surtout chez les patients âgés ou les sportifs ayant un historique de sursollicitation. Cette association rend le traitement plus complexe et nécessite une approche individualisée, où l’ostéopathie peut jouer un rôle complémentaire précieux.
Pourquoi des calcifications se forment-elles dans les tendons ?
Un processus évolutif, pas une simple accumulation
La formation de dépôts calciques dans les tendons n’est ni anodine ni purement mécanique. Il s’agit d’un processus physiopathologique complexe, encore imparfaitement compris, qui semble résulter d’une combinaison de facteurs mécaniques, vasculaires, métaboliques et même hormonaux. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne s’agit pas uniquement d’un phénomène de « vieillissement », et cette affection peut toucher des personnes relativement jeunes et actives.
Les chercheurs s’accordent à dire que la tendinopathie calcifiante suit une évolution en plusieurs phases, que l’on peut schématiser ainsi :
1. Phase de transformation fibrocartilagineuse (ou pré-calcifique)
Dans cette première étape silencieuse, les cellules tendineuses (les ténocytes) subissent une métaplasie, c’est-à-dire une transformation en cellules à phénotype chondrocytaire (type cartilage). Cela se produit souvent dans des zones dites « hypovasculaires », comme la zone critique du tendon sus-épineux, où l’oxygénation est réduite, surtout en cas de compression ou de surcharge mécanique chronique.
Cette métaplasie serait un mécanisme adaptatif de survie cellulaire dans un environnement défavorable. Le tendon cesse d’être un tissu fibreux souple pour se rigidifier, préparant involontairement le terrain à la calcification.
2. Phase de calcification (ou formative)
Dans cette phase, des cristaux d’hydroxyapatite commencent à se déposer dans la matrice cartilagineuse nouvellement formée. Ce dépôt est progressif, parfois diffus ou bien circonscrit à une zone précise. À ce stade, le patient peut encore être asymptomatique, ou ressentir une gêne modérée à l’effort.
Ce processus n’est pas une simple cristallisation passive, mais résulte d’une activité cellulaire anormale, comparable à ce qu’on observe dans certains phénomènes osseux (comme l’ossification hétérotopique). Les cellules tendineuses expriment des enzymes et des protéines caractéristiques de la minéralisation.
3. Phase de résorption (ou de dégradation)
C’est souvent la phase la plus symptomatique. Le corps, percevant le dépôt calcique comme une masse étrangère, déclenche une réaction inflammatoire aiguë pour tenter de le résorber. Cette phase peut s’accompagner de douleurs intenses, parfois nocturnes, de rougeur locale, d’impotence fonctionnelle brutale.
Des cellules phagocytaires (macrophages, cellules géantes multinucléées) infiltrent le tendon pour décomposer les cristaux. La résorption peut être complète ou partielle, spontanée ou assistée par des techniques médicales (ondes de choc, lavage percutané).
4. Phase de réparation
Une fois le dépôt calcique éliminé, le tendon entre dans une phase de cicatrisation. La douleur s’estompe progressivement, mais des séquelles peuvent persister : perte d’élasticité, adhérences, faiblesse musculaire ou déséquilibre articulaire. C’est ici que l’accompagnement ostéopathique trouve tout son sens, en restaurant la mobilité fine et la dynamique globale de l’épaule.
Quels sont les facteurs favorisant ce processus ?
Plusieurs éléments semblent favoriser l’apparition et la persistance des calcifications tendineuses :
- Microtraumatismes répétés : mouvements répétitifs de l’épaule (sports de lancer, travaux manuels).
- Troubles circulatoires locaux : zones tendineuses mal vascularisées, en particulier au niveau du sus-épineux.
- Anomalies posturales : cyphose thoracique, enroulement des épaules, scapula instable.
- Facteurs métaboliques : diabète, troubles thyroïdiens, déséquilibres phospho-calciques.
- Facteurs hormonaux : la pathologie semble plus fréquente chez les femmes en périménopause.
- Prédisposition génétique ou familiale : encore en débat mais parfois évoquée dans les formes bilatérales.
Il est à noter que certains auteurs parlent d’un terrain constitutionnel, où le tendon semble plus vulnérable aux processus de minéralisation. Cela ouvre des pistes intéressantes sur l’état du mésenchyme conjonctif, un concept clé en ostéopathie.
Une lecture ostéopathique complémentaire
L’ostéopathe ne se limite pas à constater une lésion calcifiante. Il cherche à comprendre ce qui, dans l’équilibre corporel global, a favorisé sa genèse : restriction de mobilité de la scapula ? Altération des chaînes myofasciales ? Blocage costal perturbant la mécanique de l’épaule ? Déséquilibre entre diaphragme et ceinture scapulaire ?
Ainsi, la tendinopathie calcifiante n’est pas une entité isolée, mais l’expression locale d’un déséquilibre plus vaste. Elle nous invite à adopter une approche intégrative, où la structure, la fonction et le terrain s’interpénètrent.
Les symptômes typiques : douleurs, raideur et inflammation
Une douleur qui ne prévient pas toujours
La tendinopathie calcifiante présente une grande variabilité clinique, ce qui peut compliquer le diagnostic. Certains patients vivent avec des dépôts calciques pendant des années sans le savoir, tandis que d’autres développent des douleurs aiguës intenses lors de la phase de résorption.
Le symptôme principal est la douleur à l’épaule, mais son intensité, sa périodicité et sa répartition dépendent du stade évolutif de la pathologie.
Une douleur qui change de visage selon les phases
On peut distinguer trois grands tableaux cliniques :
1. Phase de latence (asymptomatique ou douleur sourde)
- Le dépôt calcique est encore en formation, sans inflammation majeure.
- La douleur est faible, souvent liée aux mouvements répétitifs ou à une sollicitation inhabituelle.
- Une simple gêne à certains gestes (coiffer ses cheveux, mettre un manteau) peut être le seul signe.
- Cette phase peut durer des mois, voire des années, sans alerter ni le patient ni le clinicien.
2. Phase aiguë (résorption calcique et inflammation)
- C’est le moment le plus douloureux de l’évolution.
- Le dépôt commence à se résorber et déclenche une réaction inflammatoire aiguë dans le tendon et parfois dans la bourse sous-acromiale.
- La douleur est vive, pulsatile, souvent nocturne, irradiant parfois dans le bras ou le cou.
- Le patient peut se réveiller en pleine nuit, l’épaule figée, dans l’impossibilité de lever le bras.
- On observe une raideur importante, parfois une pseudo-paralysie par inhibition douloureuse.
- Un examen clinique révèle souvent une douleur vive à la palpation et une limitation franche de l’élévation active.
3. Phase de récupération (post-résorption)
- La douleur diminue, mais la mobilité reste réduite.
- Une sensation de raideur persistante, voire de faiblesse musculaire, peut persister plusieurs semaines.
- Certaines compensations posturales s’installent (élévation de l’épaule, antéposition de la tête), maintenant un inconfort chronique si elles ne sont pas prises en charge.
La raideur articulaire : entre défense et dysfonction
La raideur articulaire qui accompagne la tendinopathie calcifiante est double :
- Mécanique : due à la limitation de glissement du tendon enflammé.
- Réflexe : protection instinctive contre la douleur, menant à un évitement moteur.
Ce phénomène d’inhibition neuromusculaire peut rapidement entraîner une perte de mobilité globale de l’épaule, puis une perturbation de la biomécanique de la scapulo-thoracique. Cette restriction peut se prolonger bien après la disparition du dépôt calcique.
Dans certains cas, cette raideur devient si marquée qu’elle évoque une capsulite rétractile, avec laquelle le diagnostic différentiel peut être difficile sans imagerie.
Autres signes associés possibles
- Irradiations : douleur descendant dans le deltoïde, voire le long du bras.
- Sensations de brûlure ou de chaleur : surtout en phase aiguë.
- Douleur à la pression locale : intense sur la zone d’insertion du sus-épineux (face latérale de l’épaule).
- Limitation des gestes du quotidien : habillage, port de charges, activités sportives, gestes professionnels.
Impact émotionnel et qualité de vie
La douleur chronique ou récurrente à l’épaule peut avoir un impact significatif sur :
- Le sommeil, perturbé par les douleurs nocturnes.
- L’humeur, avec un effet démoralisant sur le patient.
- L’image de soi, surtout lorsque les gestes de la vie quotidienne deviennent difficiles.
- La posture générale, qui se modifie inconsciemment pour éviter la douleur, entraînant parfois des douleurs cervicales, dorsales ou lombaires secondaires.
L’ostéopathe, dans sa posture d’écoute globale, prend en compte cette dimension émotionnelle souvent sous-estimée dans les approches conventionnelles. Une douleur persistante à l’épaule peut aussi cristalliser des tensions plus profondes : surcharge mentale, sentiment d’impuissance, perte de fluidité dans l’expression de soi.
Un tableau clinique trompeur : attention au piège diagnostique
La tendinopathie calcifiante n’est pas toujours suspectée d’emblée, surtout chez les patients jeunes ou actifs. Elle peut être confondue avec :
- Une bursite sous-acromiale
- Une tendinite simple de la coiffe
- Une capsulite
- Une arthrose acromio-claviculaire
D’où l’intérêt d’un bilan ostéopathique précis, complété si besoin par l’imagerie (radiographie, échographie), pour confirmer la présence de calcifications et adapter la prise en charge.
Comment diagnostiquer une tendinopathie calcifiante ?
Un diagnostic souvent retardé… à tort
La tendinopathie calcifiante peut rester silencieuse pendant des années, ou se manifester par des douleurs variables, souvent mal interprétées. De ce fait, le diagnostic est fréquemment posé tardivement, parfois après des mois de traitement inefficace. Pourtant, un diagnostic précoce et précis permet d’éviter les complications et d’orienter le patient vers une prise en charge adaptée, intégrant l’ostéopathie comme approche complémentaire.
1. L’entretien clinique : écouter ce que le corps raconte
Le diagnostic commence par l’interrogatoire approfondi, véritable clé de compréhension du contexte. Plusieurs éléments doivent être recherchés :
- Début des douleurs : apparition progressive ou brutale, antécédents de traumatisme, gestes déclencheurs.
- Douleurs nocturnes : fréquentes en phase aiguë, réveillent souvent le patient vers 3-4h du matin.
- Irradiations : vers le deltoïde, parfois le bras ou le cou.
- Limitations fonctionnelles : difficulté à lever le bras, s’habiller, porter des objets.
- Récidives ou douleurs anciennes mal expliquées.
L’histoire naturelle de la douleur peut révéler des phases : douleur sourde, crise aiguë, phase de récupération – caractéristiques du cycle de la tendinopathie calcifiante.
L’ostéopathe, de par sa formation, est également attentif à l’environnement émotionnel et postural, aux habitudes gestuelles, et à l’histoire corporelle du patient (chirurgies, autres douleurs, troubles viscéraux associés…).
2. L’examen clinique : gestes clés et signes d’appel
L’examen physique permet de confirmer la suspicion de tendinopathie et d’évaluer son impact fonctionnel :
Tests de mobilité
- Élévation antérieure et abduction : souvent limitées par la douleur ou la raideur.
- Rotation externe et interne : restriction variable selon le tendon touché.
- Amplitude passive vs active : la douleur inhibe souvent le mouvement actif, alors que le passif peut être conservé (sauf en cas de capsulite associée).
Tests spécifiques
- Test de Jobe : positif si le sus-épineux est atteint (douleur et faiblesse).
- Palm-up test (Speed) : peut être douloureux si la longue portion du biceps est touchée.
- Pression sur le tubercule majeur (insertion du sus-épineux) : très sensible en phase inflammatoire.
Palpation
- Douleur vive localisée à l’insertion tendineuse sur la face antéro-supérieure de l’humérus.
- Sensibilité parfois augmentée dans la bourse sous-acromiale (bursite associée).
3. L’imagerie : confirmer, localiser, orienter
Radiographie standard (épaule face et incidence Neer)
- Méthode de référence pour visualiser les dépôts calciques.
- Montre des opacités denses, arrondies ou irrégulières, au niveau de l’insertion du tendon sur le trochiter.
- Permet de classer les calcifications selon leur taille, leur densité, leur forme.
Échographie
- Très utile en première intention.
- Permet de visualiser :
- La taille et la consistance du dépôt calcique.
- L’état du tendon (épaississement, rupture partielle).
- La bourse sous-acromiale (épanchement, inflammation).
- Peut guider des gestes thérapeutiques (lavage percutané, infiltrations).
IRM
- Non indispensable pour le diagnostic de calcification, mais utile en cas de doute ou de suspicion de lésion associée (rupture tendineuse, capsulite, arthrose…).
4. Le diagnostic différentiel : ne pas se tromper de cible
La tendinopathie calcifiante peut facilement être confondue avec d’autres pathologies de l’épaule. Voici les principales :
Pathologie | Éléments distinctifs |
---|---|
Tendinite simple | Pas de calcifications visibles à l’imagerie |
Capsulite rétractile | Raideur globale avec limitation passive ET active, souvent sans douleur nocturne aiguë |
Bursite isolée | Douleur diffuse mais sans dépôt calcique, échographie souvent suffisante |
Rupture de la coiffe | Faiblesse nette, parfois absence de douleur, IRM souvent nécessaire |
Arthrose acromio-claviculaire | Douleur à la palpation de l’articulation AC, ressaut, douleur en fin d’amplitude |
5. La lecture ostéopathique du diagnostic
L’ostéopathe va au-delà du simple constat d’un dépôt calcique. Il cherche à comprendre le terrain dysfonctionnel qui a favorisé son apparition : microtraumatismes répétés, dysfonction costale chronique, perte de mobilité viscérale ou diaphragmatique influençant la scapulo-thoracique…
Il évalue la dynamique des chaînes myofasciales, l’équilibre postural global, et les mécanismes de compensation corporelle qui sursollicitent certaines zones. Le dépôt calcique devient alors le témoin d’un déséquilibre plus profond, qu’il faut prendre en charge dans sa globalité.
Traitements conventionnels : ce que propose la médecine
Une prise en charge à adapter à chaque phase
La tendinopathie calcifiante n’est pas une pathologie linéaire : elle évolue par phases, avec des dépôts qui apparaissent, se résorbent ou stagnent. C’est pourquoi les traitements conventionnels doivent être personnalisés, en fonction du stade de la maladie, de l’intensité des symptômes, et des contraintes fonctionnelles du patient.
L’objectif est triple :
- Soulager la douleur,
- Récupérer la fonction,
- Favoriser la résorption du dépôt.
1. Médicaments antalgiques et anti-inflammatoires
En première ligne, la médecine propose souvent des antalgiques simples (paracétamol) et des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), notamment en phase douloureuse aiguë. Ces traitements visent à réduire l’inflammation locale, mais n’agissent pas sur la calcification elle-même.
Limitations :
- Efficacité modérée dans les formes sévères.
- Risques digestifs et rénaux en usage prolongé.
- Ne permettent pas à eux seuls de restaurer la mobilité.
2. Infiltrations cortisonées : une solution à double tranchant
En cas de douleur aiguë invalidante, les médecins peuvent proposer une infiltration de corticoïdes dans la bourse sous-acromiale. Elle permet souvent un soulagement rapide, en réduisant l’inflammation péri-tendineuse.
Avantages :
- Réduction de la douleur en quelques jours.
- Reprise possible des activités légères.
Limites :
- Ne favorise pas la résorption du dépôt calcique.
- Risque d’affaiblissement tendineux à répétition.
- Ne doit pas être répétée trop souvent (généralement pas plus de 2-3 fois par an).
3. Physiothérapie et rééducation ciblée
La physiothérapie occupe une place essentielle, surtout en phase subaiguë et post-aiguë. L’objectif est de restaurer la mobilité articulaire, renforcer les muscles stabilisateurs de l’épaule, et prévenir les compensations posturales.
Les techniques incluent :
- Mobilisations douces et progressives.
- Travail de la coiffe des rotateurs, notamment en excentrique.
- Exercices de recentrage scapulaire.
- Étirements adaptés selon le tendon atteint.
Intérêt :
→ La rééducation bien conduite améliore le drainage local, facilite la résorption naturelle du dépôt, et limite la chronicisation de la douleur.
4. Ondes de choc extracorporelles (ESWT)
Traitement de plus en plus utilisé, les ondes de choc (radiales ou focales) visent à fragmenter le dépôt calcique, à stimuler la néovascularisation et à activer les mécanismes de réparation tissulaire.
Indications :
- Calcifications visibles, denses, bien localisées.
- Échec des traitements conservateurs classiques.
Avantages :
- Non invasif.
- Bon taux de réussite (60 à 80 % de résorption partielle ou totale selon les études).
- Amélioration fonctionnelle rapide dans certains cas.
Effets secondaires potentiels :
- Douleur post-séance (brève).
- Inconfort passager pendant le traitement.
5. Lavage percutané échoguidé (barbotage)
Il s’agit d’un geste mini-invasif réalisé sous échographie, qui consiste à introduire une aiguille dans le dépôt calcique pour le fragmenter et l’aspirer.
Étapes :
- Anesthésie locale.
- Introduction d’une ou deux aiguilles.
- Injection et aspiration de sérum physiologique pour « rincer » le dépôt.
- Pansement compressif, repos relatif.
Avantages :
- Diminution rapide des douleurs.
- Résorption accélérée du dépôt.
- Faible morbidité, sans chirurgie.
Limites :
- Dépôts très durs ou fibreux : difficile à fragmenter.
- Requiert un opérateur entraîné.
6. Chirurgie : le dernier recours
La chirurgie n’est envisagée que dans les formes résistantes à tous les traitements conservateurs, généralement après plusieurs mois d’échec thérapeutique et une gêne fonctionnelle persistante.
Types d’intervention :
- Arthroscopie : retrait direct du dépôt calcique, souvent associé à un débridement de la coiffe.
- Acromioplastie : si conflit sous-acromial associé.
- Réparation tendineuse : en cas de rupture concomitante.
Inconvénients :
- Temps de récupération long.
- Risque de raideur post-opératoire.
- Nécessite un programme de rééducation intensif post-chirurgical.
Quel traitement choisir ? Une approche graduée et individualisée
Il n’existe pas de « traitement miracle ». Chaque stratégie doit être choisie en fonction du stade évolutif, de la taille et localisation du dépôt, de la douleur et des attentes du patient.
Stade | Traitement privilégié |
---|---|
Phase pré-calcifiante | Rééducation, ostéopathie, surveillance |
Phase calcifiante non symptomatique | Suivi régulier, exercices doux |
Phase aiguë inflammatoire | AINS, infiltration, repos, gestion de la douleur |
Phase de résorption douloureuse | Ondes de choc, lavage percutané, soins manuels encadrés |
Forme chronique, résistante | Chirurgie (en dernier recours) |
Dans cette logique, l’ostéopathie trouve sa place comme accompagnement transversal, pour soulager sans agresser, harmoniser les tissus, et restaurer une dynamique corporelle cohérente. La section suivante détaillera précisément ces apports.
Souhaites-tu que je développe maintenant la partie suivante : « Approche ostéopathique : libérer les tensions, favoriser la résorption » ?
Approche ostéopathique : libérer les tensions, favoriser la résorption
Une pathologie locale… reflet d’un déséquilibre global
La tendinopathie calcifiante, bien que circonscrite à un tendon, est rarement une pathologie isolée. Elle est souvent l’aboutissement d’un enchaînement de déséquilibres biomécaniques, vasculaires et tissulaires, parfois silencieux, parfois anciens. L’ostéopathie, dans sa vision holistique, aborde cette condition comme un symptôme révélateur d’une adaptation corporelle dépassée.
Le rôle de l’ostéopathe ne se limite donc pas à mobiliser une épaule douloureuse. Il s’agit d’interroger l’ensemble du corps, de restaurer la fluidité dans les tissus et d’accompagner l’organisme vers sa capacité naturelle de résorption et de régulation
Réharmoniser les chaînes myofasciales et les diaphragmes
Dans la majorité des cas, le tendon atteint – souvent le sus-épineux – subit une hyperpression mécanique chronique, liée à des compensations installées dans la ceinture scapulaire, le rachis cervical, la cage thoracique ou même le bassin.
L’ostéopathe va chercher à :
- Libérer la mobilité de la scapula et de la clavicule.
- Travailler les points de tension myofasciale de la coiffe des rotateurs.
- Restaurer le rythme scapulo-thoracique, souvent perturbé.
- Rééquilibrer les diaphragmes (thoracique, pelvien, crânien), dont l’harmonie influence directement les circulations fluidiques.
Le traitement peut ainsi inclure des techniques sur :
- Le sternum et les premières côtes, parfois responsables d’un enroulement antérieur.
- Les zones de transition cervico-dorsales.
- Le diaphragme thoracique, qui conditionne l’amplitude respiratoire et donc la vascularisation des zones péri-scapulaires.
Favoriser la microcirculation pour stimuler la résorption
Le processus de résorption des calcifications est naturellement possible, mais il dépend largement de la qualité de la microcirculation locale. Or, les tensions mécaniques chroniques compriment les tissus et limitent cette circulation.
L’ostéopathe agit comme facilitateur de terrain, en :
- Allégeant les pressions sur les zones de congestion veino-lymphatique.
- Mobilisant en douceur les tissus péri-tendineux pour réactiver les échanges cellulaires.
- Utilisant des techniques indirectes ou fluidiques lorsque la douleur est aiguë.
Des techniques comme le pompage articulaire, le drainage tissulaire passif ou le balancement scapulo-huméral peuvent ainsi être utilisées pour soutenir l’autorégulation.
Travailler à distance : une logique ostéopathique essentielle
Même si la douleur se concentre sur une zone précise, l’ostéopathe prend en compte les zones à distance qui influencent la biomécanique locale :
- Bassin en rotation postérieure → perturbe la dynamique scapulaire.
- Pied plat ou instabilité de cheville → désorganise les chaînes ascendantes.
- Trouble viscéral (foie, estomac) → crée des tensions fasciales antérieures perturbant l’équilibre antéro-postérieur.
En traitant ces zones « muettes », on permet au corps de retrouver une stratégie d’adaptation plus fluide, moins coûteuse, et ainsi d’alléger la souffrance locale.
La présence thérapeutique : plus qu’un toucher, une écoute
Dans les phases aiguës, où la douleur est vive, le simple fait de « toucher » peut être vécu comme une agression. L’ostéopathe doit alors mobiliser une qualité de présence sensible, capable d’accompagner la douleur sans la brusquer.
Des approches comme :
- le contact tissulaire subtil, en écoute.
- la perception des rythmes crâniens ou fluidiques.
- la résonance empathique avec le vécu émotionnel du patient…
… permettent d’agir sans forcer, en stimulant les voies de régulation autonome du corps. Il ne s’agit pas de « faire fondre le dépôt », mais de créer les conditions pour que le corps reprenne le chemin de la guérison.
Renouer avec la fonction : accompagner le mouvement
Une fois la douleur apaisée, le travail ostéopathique s’oriente vers la récupération de la fonction :
- Restaurer la liberté articulaire de l’omoplate.
- Réintégrer l’épaule dans la dynamique globale du geste.
- Accompagner les exercices d’auto-rééducation prescrits.
Ce suivi progressif permet de prévenir les récidives, et de réinscrire le bras dans l’axe sensoriel et moteur du patient – souvent perturbé après des mois de douleur.
Quand consulter un ostéopathe ?
En prévention, chez les patients à terrain favorable (travail répétitif, sportifs, postures figées…).
Dès les premiers signes de gêne, pour rétablir la mobilité avant que le dépôt ne s’installe.
En phase aiguë, en complément des soins médicaux, pour soulager sans médication supplémentaire.
Après traitement médical ou chirurgical, pour réintégrer l’épaule dans le schéma corporel global.
Conseils pratiques et exercices pour accompagner la guérison
Créer les conditions de la réparation
Dans le cadre d’une tendinopathie calcifiante, le traitement médical ou ostéopathique constitue une étape clé. Mais la guérison complète nécessite souvent un engagement du patient dans son quotidien.
Mieux bouger, mieux gérer ses efforts, mieux écouter son corps : voilà les leviers fondamentaux pour éviter les rechutes et retrouver une pleine autonomie fonctionnelle.
Cette phase d’auto-rééducation et d’adaptation passe par trois axes :
- Mobilité douce : restaurer le mouvement sans douleur.
- Renforcement progressif : stabiliser l’articulation.
- Hygiène posturale et gestuelle : prévenir les surcharges.
1. Mobiliser sans agresser : les gestes qui libèrent
La phase aiguë de la tendinopathie calcifiante impose souvent un repos relatif, mais l’immobilité totale est délétère. Dès que la douleur le permet, il est fondamental de remettre l’articulation en mouvement, en douceur.
Exercices de mobilité douce :
- Pendulaire de Codman : en position debout, laisser le bras penduler en avant, en arrière, puis en cercles légers. → Permet un déverrouillage articulaire passif.
- Balancement assis : assis sur une chaise, les mains sur la table, faire glisser lentement le bras en avant jusqu’à légère tension, puis revenir. → Exercice d’auto-mobilisation sans lever le bras activement.
- Auto-étirement en rotation externe : coude au corps, avant-bras sur la table, rotation progressive du poignet vers l’extérieur. → Travailler la coiffe des rotateurs sans forcer.
⚠️ Tous ces mouvements doivent rester indolores et être pratiqués dans un climat de détente, sans bloc respiratoire.
2. Renforcer sans écraser : tonifier en respectant les chaînes
Une fois la douleur apaisée et la mobilité retrouvée, il devient essentiel de réactiver les muscles stabilisateurs de l’épaule, pour éviter que le tendon ne soit à nouveau sursollicité. Le muscle sus-épineux ne doit pas travailler seul : il doit être soutenu par une coordination fine de toute la coiffe des rotateurs et du complexe scapulaire.
Exercices ciblés :
- Renforcement isométrique du sus-épineux : bras le long du corps, paume tournée vers l’abdomen, exercer une poussée légère contre une résistance sans bouger.
→ Tonifie sans tension dynamique. - Élastique en rotation externe : coude au corps, tirer un élastique vers l’extérieur lentement, en contrôlant le retour.
→ Muscle l’infra-épineux, clé de la stabilité rotatoire. - Pompes murales modifiées : face à un mur, appuis paumes, faire une poussée douce en contrôlant la posture scapulaire.
→ Renforcement global et intégration fonctionnelle.
Durée conseillée : 10 à 15 minutes par jour, en fractionnant selon la tolérance.
L’objectif n’est pas la performance, mais la réappropriation du mouvement conscient.
3. Éviter la rechute : apprendre à bouger autrement
Beaucoup de tendinopathies calcifiantes trouvent leur origine dans des gestes mal adaptés ou des postures répétées délétères. Il est donc crucial d’adapter son quotidien :
Gestes à éviter :
- Lever les bras au-dessus de la tête sans échauffement.
- Porter des charges avec le bras tendu ou en abduction.
- Dormir systématiquement sur l’épaule douloureuse.
Conseils posturaux :
- Travailler à hauteur d’épaules, éviter les élévations prolongées.
- Utiliser un soutien de bras temporaire (oreiller, écharpe) en période inflammatoire.
- Mobiliser régulièrement les omoplates : simples mouvements de recul/posture (« rowing scapulaire »).
Intégrer la respiration :
- Respirer en conscience détend les chaînes musculaires et relâche la zone scapulo-thoracique.
- Associer un mouvement à l’expiration peut réduire la tension réflexe.
Hygiène de vie : terrain et tissus sont liés
Le tendon ne guérit pas isolément : sa capacité de résorption dépend aussi de l’état global du terrain métabolique.
Conseils complémentaires :
- Hydratation abondante : favoriser l’élimination cellulaire.
- Alimentation anti-inflammatoire : réduire les apports en sucres raffinés, excès de viande rouge ; favoriser les oméga-3, légumes verts, fruits riches en antioxydants.
- Sommeil réparateur : la phase de résorption est souvent nocturne ; un bon sommeil favorise le processus de réparation.
- Réduction du stress : la crispation chronique majorant la charge mécanique sur l’épaule, toute stratégie de relaxation est bénéfique (méditation, cohérence cardiaque, bains chauds…).
Soutien ostéopathique pendant la récupération
Durant cette phase, l’ostéopathe accompagne le patient dans :
- L’intégration des exercices (corriger le geste, ajuster le rythme).
- La levée des compensations persistantes (blocages résiduels, tensions réflexes).
- Le rééquilibrage global pour prévenir d’autres zones de surcharge (cou, dos, bras opposé…).
Le suivi ostéopathique se fait à un rythme espacé (toutes les 3 à 6 semaines) selon l’évolution, avec pour objectif : l’autonomie fonctionnelle durable.
Quand consulter ? Les signes qui doivent alerter
Ne pas banaliser une douleur à l’épaule
L’épaule est une articulation complexe, capable de mouvements amples, mais fragile lorsqu’elle est sursollicitée. Trop souvent, les douleurs qui s’y manifestent sont minimisées, mises sur le compte du stress ou du vieillissement. Pourtant, dans le cas d’une tendinopathie calcifiante, une douleur apparemment anodine peut évoluer vers une crise aiguë difficile à gérer, voire une perte de fonction durable.
Il est donc essentiel d’apprendre à écouter les signaux du corps, et à consulter sans attendre que la douleur devienne insupportable.
1. Douleur persistante malgré le repos
Une gêne occasionnelle lors d’un effort n’est pas toujours alarmante. En revanche, si la douleur :
- dure depuis plus de deux semaines,
- n’est pas soulagée par le repos ou les antalgiques courants,
- ou tend à s’aggraver à chaque mouvement,
… il est temps de consulter. Ce tableau peut correspondre à une phase de calcification active ou à une tension chronique qui favorise l’évolution vers une tendinopathie calcifiante.
2. Douleur nocturne : un signe majeur à ne pas négliger
La douleur nocturne est l’un des signes les plus caractéristiques de la tendinopathie calcifiante en phase aiguë. Elle survient généralement :
- en pleine nuit, souvent vers 2–4 h du matin,
- avec une intensité vive, pulsatile,
- rendant le sommeil difficile voire impossible.
Le patient se réveille en sursaut, l’épaule figée, dans l’impossibilité de trouver une position de soulagement. Cette douleur est liée à l’inflammation intense de la phase de résorption du dépôt calcique.
⚠️ Une douleur nocturne persistante doit toujours conduire à une consultation rapide, car elle signe une aggravation inflammatoire qui peut nécessiter une prise en charge médicale ou ostéopathique urgente.
3. Perte de mobilité ou de force
Un autre signe d’alerte important est la limitation du mouvement, qu’elle soit progressive ou brutale.
Voici quelques situations typiques à surveiller :
- Impossibilité de lever le bras au-dessus de l’épaule.
- Difficulté à atteindre l’arrière du dos (attacher un soutien-gorge, par exemple).
- Perte de force musculaire à la préhension ou lors de mouvements simples.
- Blocage douloureux de l’épaule lors de certains gestes du quotidien.
Ces signes peuvent révéler une tendinopathie calcifiante avancée, parfois associée à une bursite, une capsulite, voire une rupture partielle de la coiffe.
4. Douleur qui irradie ou qui change de localisation
Si la douleur s’étend :
- vers le bras (jusqu’au coude),
- vers le cou ou l’omoplate,
- ou si elle alterne d’un jour à l’autre en intensité ou en localisation,
… cela peut traduire une inflammation diffuse ou une compensation posturale du corps face à la gêne mécanique.
Dans ce contexte, une évaluation ostéopathique est utile pour identifier les chaînes de tension secondaires et éviter qu’une douleur localisée ne devienne un déséquilibre global.
5. Réapparition de douleurs anciennes
La tendinopathie calcifiante peut se révéler sur un terrain déjà fragilisé par des douleurs anciennes : cervicalgies, dorsalgies, troubles digestifs, traumatismes oubliés.
Si un patient ressent une réactivation de douleurs « connues », mais dans un nouveau contexte de limitation d’épaule, il est pertinent de consulter.
L’ostéopathe pourra alors relier ces éléments cliniques apparemment dispersés pour proposer une lecture cohérente de l’histoire corporelle.
6. Signes inflammatoires visibles ou palpables
Certaines formes aiguës s’accompagnent de signes locaux :
- Chaleur ou rougeur au niveau de l’épaule.
- Gonflement, dû à une bursite secondaire.
- Douleur à la palpation localisée sur le point d’insertion du tendon.
Ces signes imposent une attention immédiate, car ils peuvent évoluer vers une forme plus sévère, et nécessitent parfois un traitement ciblé (infiltration, lavage percutané).
7. Impact émotionnel et fonctionnel croissant
Il est également important de consulter lorsque la douleur ou la gêne :
- génère de l’anxiété ou de l’irritabilité,
- altère la qualité du sommeil,
- limite les interactions sociales ou les loisirs,
- ou génère une peur du mouvement (kinésiophobie).
Ces impacts psychosomatiques sont souvent sous-estimés dans la prise en charge classique, mais l’ostéopathe, dans sa posture d’écoute, sait en accueillir la portée symbolique et fonctionnelle.
Une consultation précoce : clé d’un pronostic favorable
Plus le diagnostic est posé tôt, moins les traitements sont invasifs, et plus les chances de résorption spontanée sont élevées.
La consultation ostéopathique, même en dehors des crises, permet de :
- détecter les zones de restriction précoces,
- rétablir la mobilité tissulaire,
- et prévenir les récidives en corrigeant les déséquilibres mécaniques sous-jacents.
🔹 🧪 Stade 1 – Formation de calcium (pré-cristallin)
Des changements cellulaires et moléculaires apparaissent dans le tendon, mais aucun dépôt calcifié n’est encore visible sur les radios.
👉 Les symptômes sont souvent absents ou très discrets.
🔹 🧊 Stade 2 – Calcification (cristallin)
Le calcium commence à se déposer sous forme de cristaux dans le tendon.
📸 Les calcifications sont visibles à la radiographie.
👉 Les patients peuvent ressentir de la douleur, de la raideur et une gêne fonctionnelle.
🔹 🔥 Stade 3 – Résorption (post-cristallin)
Le corps tente d’éliminer les dépôts calcifiés, ce qui provoque une inflammation locale.
👉 Cela peut entraîner une douleur plus intense, parfois brutale.
📸 Une zone claire peut apparaître sur les radiographies.
🔹 🌱 Stade 4 – Réparation
Le tendon entre dans une phase de régénération après la résorption.
👉 La douleur diminue progressivement, mais la récupération peut prendre plusieurs semaines.
Prévention des récidives : préserver ses tendons au quotidien
Guérir, c’est aussi changer ses habitudes
La disparition de la douleur ne signifie pas toujours que le corps est rétabli en profondeur. Dans le cas d’une tendinopathie calcifiante, une fois le dépôt résorbé ou traité, il reste souvent des facteurs de risque persistants : tensions mécaniques, gestuelle inadaptée, fatigue tissulaire, déséquilibres posturaux…
Sans correction de ces éléments, les récidives sont fréquentes.
Prévenir, c’est donc ne pas revenir au « même fonctionnement qu’avant », mais apprendre à bouger autrement, à écouter son corps et à agir sur le terrain.
1. Comprendre les causes profondes pour mieux les éviter
La tendinopathie calcifiante est rarement le fruit du hasard. Elle survient souvent chez des personnes :
- exposées à des gestes répétitifs (bricolage, sport, travail manuel),
- adoptant des postures figées (travail informatique, conduite prolongée),
- ayant un terrain métabolique ou inflammatoire fragilisé,
- ou vivant une période de surcharge émotionnelle ou physique.
La première étape de la prévention est donc de faire le lien entre l’histoire de la pathologie et les habitudes de vie. Ce travail d’auto-observation, accompagné si besoin par un ostéopathe ou un thérapeute corporel, permet d’identifier les zones de fragilité à long terme.
2. Corriger les gestes du quotidien
• Travail devant un écran :
- Soutenir les avant-bras pour éviter la tension permanente des épaules.
- Régler la hauteur de l’écran pour éviter les inclinaisons cervicales prolongées.
- Pratiquer des pauses actives toutes les 30 à 45 minutes.
• Port de charges :
- Garder la charge proche du corps.
- Répartir le poids des sacs sur les deux épaules (sac à dos vs sac à main).
- Fléchir les jambes plutôt que solliciter les bras à bout de bras.
• Geste sportif :
- Éviter les élévations brusques ou répétées du bras au-dessus de la tête (service au tennis, crawl…).
- Privilégier un échauffement complet avec mobilisation douce de la ceinture scapulaire.
- Intégrer une routine d’étirements après l’effort, notamment pour les muscles posturaux.
3. Maintenir une bonne mobilité articulaire
L’articulation de l’épaule est dépendante de nombreuses structures (scapula, clavicule, colonne, côtes…). Il est donc essentiel de garder de la mobilité dans l’ensemble du corps.
Exemples d’exercices préventifs simples :
- Cercles d’épaules (enroulement, déroulement).
- Étirement du pectoral sur un mur, pour éviter l’enroulement de l’avant du thorax.
- Rotation thoracique assise, bras croisés sur les épaules, pour mobiliser la colonne.
- Respiration consciente, mains posées sur les côtes basses, pour réactiver la cage thoracique.
Ces gestes, pratiqués quotidiennement 5 à 10 minutes, améliorent la vascularisation des tissus profonds et préviennent la stagnation qui favorise les dépôts calciques.
4. Travailler sa posture en profondeur
La posture n’est pas figée. Elle résulte d’un équilibre dynamique entre gravité, tonus musculaire et expression émotionnelle. Une épaule douloureuse est souvent le signe que quelque chose, dans cette orchestration, a été figé ou contraint.
Conseils pratiques :
- Éviter la station debout ou assise prolongée sans mouvement.
- Intégrer des micro-mouvements de recentrage au cours de la journée (rétraction scapulaire, redressement doux du sternum, appui des ischions…).
- Porter attention à la symétrie des appuis (assis, debout, couché).
Un travail postural peut être enrichi par des pratiques somatiques (yoga doux, Feldenkrais, méthode GDS, etc.) qui visent à reprogrammer le geste.
5. Soutenir le terrain général : métabolisme et inflammation
Les tendons sont sensibles à l’état métabolique global. Un terrain acide, inflammatoire ou mal hydraté ralentit la réparation tissulaire et peut favoriser les récidives.
Recommandations :
- Boire régulièrement, même en dehors de la soif.
- Limiter les aliments pro-inflammatoires : sucres raffinés, alcool, excès de produits laitiers ou viandes grasses.
- Favoriser les oméga-3, les fruits rouges, les légumes verts.
- Veiller à un sommeil de qualité, car c’est pendant la nuit que les tissus se régénèrent.
6. Consultation ostéopathique préventive : un suivi intelligent
Une épaule qui a souffert reste fragile. C’est pourquoi un suivi ostéopathique périodique est conseillé, même en l’absence de symptômes.
Bénéfices d’une prise en charge préventive :
- Détecter et libérer les restrictions de mobilité silencieuses.
- Éviter les compensations posturales délétères.
- Maintenir un équilibre corporel global, favorable à la longévité articulaire.
Un rythme de consultation tous les 3 à 6 mois, selon le niveau d’activité ou d’antécédents, permet un accompagnement durable et une meilleure conscience corporelle.
Quand consulter un ostéopathie?
Bien que certaines tendinopathies calcifiantes puissent se résorber d’elles-mêmes, il ne faut pas minimiser les signes qui persistent ou Même si la tendinopathie calcifiante peut parfois se résorber spontanément, il est essentiel de ne pas attendre que la douleur s’installe durablement. Une évaluation par un professionnel de santé permet d’agir tôt… et efficacement.
📌 Consultez un ostéopathe ou un professionnel de santé si :
✅ La douleur s’intensifie avec le temps, ou vous êtes simplement inquiet
✅ La douleur dure depuis plus de quelques jours, malgré le repos ou l’automédication
✅ Elle vous réveille la nuit ou gêne vos activités quotidiennes
✅ Vous constatez une perte de mobilité ou une faiblesse dans le bras
✅ Vous avez déjà souffert de l’épaule, ou présentez des douleurs bilatérales
🤲 Le rôle de l’ostéopathie dans la prise en charge
L’ostéopathie peut agir en complément des approches médicales classiques. Sans prétendre dissoudre les calcifications, le travailOrienter le traitement vers une approche conservatrice, interventionnelle ou chirurgicale
Que montrent les examens d’imagerie ?
Les signes radiographiques de la tendinopathie calcifiante peuvent varier en fonction du stade de la maladie. Les dépôts calcifiés dans les tendons peuvent être visualisés sur des radiographies standards, mais certaines caractéristiques peuvent aider à identifier la tendinopathie calcifiante. Voici quelques signes radiographiques courants associés à la tendinopathie calcifiante :
- Opacités radio-opaques : Les radiographies peuvent révéler des opacités ou des zones d’opacité dans la région des tendons de la coiffe des rotateurs, indiquant la présence de dépôts calcifiés.
- Forme et taille des dépôts : Les dépôts calcifiés peuvent avoir différentes formes et tailles. Ils peuvent apparaître comme des plaques, des amas ou des calcifications plus diffuses.
- Localisation : La tendinopathie calcifiante, en particulier dans le contexte de la coiffe des rotateurs, peut souvent être localisée dans le tendon du muscle sus-épineux. Cependant, elle peut également affecter d’autres tendons de la coiffe des rotateurs.
- Phases de la maladie :
- Stade de formation (précristallin) : Aucune calcification visible.
- Stade de calcification (cristallin) : Présence de dépôts calcifiés visibles sur les radiographies.
- Stade de la résorption (postcristallin) : Une zone claire peut apparaître à la place des dépôts calcifiés, indiquant la résorption en cours.
- Évolution temporelle : Les radiographies successives peuvent montrer l’évolution de la tendinopathie calcifiante, notamment la formation, la calcification, la résorption et la réparation.


FAQ – Questions fréquentes sur la tendinite calcifiante
🔁 La tendinite calcifiante peut-elle revenir ?
Oui, dans certains cas. Si les causes mécaniques, posturales ou fonctionnelles ne sont pas traitées en profondeur, il peut y avoir une récidive des dépôts calciques ou une réactivation de la douleur. Une bonne rééducation et un suivi peuvent réduire ce risque.
👐 Est-ce que l’ostéopathie peut aider ?
Oui, l’ostéopathie peut être un excellent complément aux traitements médicaux. Elle vise à réduire les tensions musculaires, améliorer la mobilité articulaire et optimiser la vascularisation locale, favorisant ainsi le confort et la récupération fonctionnelle.
🏃♂️ Puis-je continuer le sport ?
Cela dépend de la gravité des symptômes. En phase aiguë, il est préférable de mettre l’épaule au repos. Une fois la douleur contrôlée, un retour progressif à l’activité est possible, avec des exercices adaptés. Un professionnel (ostéo, physio ou médecin) pourra vous guider.
⏳ Combien de temps dure la douleur ?
La durée est très variable : de quelques semaines à plusieurs mois. Cela dépend du stade de la calcification, de la réponse au traitement et de la capacité du corps à résorber les dépôts. Un suivi adapté peut accélérer la récupération.
Peut-on avoir une tendinite calcifiante sans douleur ?
Oui, c’est possible. Certaines personnes présentent des dépôts calcifiés visibles à la radiographie sans ressentir de douleur. Ce sont des formes dites asymptomatiques, souvent découvertes par hasard.
💥 Pourquoi la douleur est-elle parfois si intense soudainement ?
Cela peut correspondre à la phase de résorption. Lorsque le corps tente de dissoudre les dépôts, une inflammation locale peut survenir, entraînant une douleur vive et parfois brutale.
💊 Les anti-inflammatoires suffisent-ils ?
Dans certains cas légers, oui. Mais en général, les AINS soulagent les symptômes, sans traiter la cause mécanique. Une approche globale incluant rééducation, mouvements adaptés ou ostéopathie est plus efficace à long terme.
🧊 Faut-il mettre du chaud ou du froid ?
En phase aiguë ou douloureuse, le froid (glace) est préférable pour limiter l’inflammation. Le chaud peut être utile en phase chronique pour détendre les muscles, mais à utiliser avec prudence selon les sensations.
🔄 Est-ce que ça peut se transformer en capsulite ?
Pas systématiquement, mais une tendinite calcifiante mal soignée, très douloureuse ou immobilisante peut favoriser une raideur articulaire menant à une capsulite. D’où l’intérêt d’un suivi précoce et actif.
🤷♀️ Et si je ne fais rien ?
Parfois, les dépôts se résorbent spontanément… mais cela peut prendre des mois, voire des années. Et pendant ce temps, la douleur ou les limitations peuvent s’installer. Ignorer les symptômes n’est pas conseillé.
Conclusion
En conclusion, la tendinite calcifiante, une condition souvent localisée dans la coiffe des rotateurs de l’épaule, représente un défi clinique significatif. Bien que certains individus puissent connaître une résolution spontanée de leurs symptômes, un nombre substantiel de patients reste symptomatique, nécessitant une prise en charge médicale appropriée.
Les calcifications d’hydroxyapatite de calcium, caractéristiques de la tendinopathie calcifiante, peuvent entraîner une inflammation locale, provoquant ainsi une douleur intense, une sensibilité accrue, un gonflement et une altération de la fonction de l’épaule. Les activités quotidiennes peuvent devenir difficiles, affectant la qualité de vie des individus touchés.
Les approches de traitement varient en fonction de la gravité des symptômes et des préférences du patient. La physiothérapie, visant à renforcer les muscles de la coiffe des rotateurs, est souvent utilisée pour améliorer la fonctionnalité. Les anti-inflammatoires peuvent être prescrits pour soulager la douleur, tandis que les infiltrations de corticoïdes peuvent être envisagées pour réduire l’inflammation. Dans les cas plus sévères ou persistants, une intervention chirurgicale peut être recommandée pour éliminer les calcifications.
La gestion réussie de la tendinite calcifiante nécessite une approche personnalisée, tenant compte de la gravité des symptômes, de la tolérance du patient aux diverses interventions, et de la réponse individuelle au traitement. Il est essentiel que les patients consultent des professionnels de la santé qualifiés pour évaluer leur situation spécifique et déterminer un plan de traitement approprié.
En somme, la tendinite calcifiante est une condition qui peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie des individus. La compréhension de la complexité de cette affection et l’adoption d’une approche multidisciplinaire, impliquant des spécialistes de la santé tels que des physiothérapeutes et des médecins, sont essentielles pour une gestion efficace et personnalisée de la tendinite calcifiante.
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